L'invitation - Histoires de Sexe

L'invitation

... contenues dans cet ouvrage que t’est venue cette irrésistible envie de te caresser…
— Cela te choque ?
— Oui et non. Cependant, entre le fantasme et le passage à l’acte, il y a un pas difficile à franchir.
— Est-ce un aveu ?
— Puis-je le nier ? s’exclame la rousse en riant. Oui, j’ai éprouvé ce type de désir mais seul le courage me faisait défaut… Ta robe remontée dévoilait ton intimité, ajoute-t-elle sans achever sa phrase.
— Certes. Je ne mets plus de culotte depuis longtemps ! répond-elle d’un air impertinent puis, esquissant un large sourire, s’adressant à Estelle et Jeanne, elle ajoute : Maintenant, mesdames, n’avez-vous pas fait un pari ? N’est-ce pas le moment de tenir vos engagements ?
— C’est vrai, j’allais presque oublier ! s’exclame Carole. Il est temps d’y aller !… Gare au champagne !

Jeanne regarde Estelle, laquelle hausse les épaules et lui fait « oui » résigné de la tête. Sans un mot, particulièrement discrètes et sans manifester un réel enthousiasme, elles se lèvent et se dirigent vers les toilettes. Jeanne entre la première, Estelle la suit sans lui demander son avis et verrouille la porte dernière elles.

— Tu aurais pu attendre ! lance Jeanne, irritée par cette autoritaire intrusion.
— Ne sommes-nous pas dans la même galère ? Allez, ne fais pas cette tête ! Je ne vais pas te manger et nous sommes entre filles.

Puis, n’ayant pas de réponse de son interlocutrice, elle poursuit sur un ton enjoué :

— Nous avons joué ! Nous avons perdu ! Reste ...

... à nous exécuter !
— Ça a l’air de t’amuser… Cela semble facile pour toi…
— Que veux-tu dire ?
— Moi, je ne suis pas habituée à ce genre d’aventure.
— Contrairement à ce que tu insinues, moi non plus ! réplique Estelle, vexée.
— Excuse-moi, tout cela me perturbe. Et puis, tu portes un jeans et un tee-shirt, ce n’est pas pareil. Moi, je suis avec légère robe d’été et, pour tout arranger, plutôt transparente !
— Je comprends mais je n’y peux rien ! Le pari est le même ! Nous n’avons pas le choix. Allez, arrête de rechigner et sois bonne joueuse.

Jeanne ne répond pas, plongée dans une tourmente dont les tenants et les aboutissants la perturbent.

— Dis donc, reprend Estelle, j’ai remarqué… Toi et Carole… Vous avez l’air de bien vous plaire ?
— Hein ?
— Ne joue pas les innocentes, j’ai bien observé la façon dont vous vous êtes regardées… Deux colombes roucoulant l’une pour l’autre. C’était émouvant !
— Tu te trompes.
— Non, je ne me trompe pas. Sois sincère, s’il te plaît… Tu sais, il n’y a pas de mal à ça.
— Je vois… Tu es perspicace.
— Oui, cela m’arrive… alors ?
— Je ne sais pas… finit-elle par admettre d’une voix tout juste audible.
— Tu ne sais pas ! La bonne blague ! Eh bien moi, je vais te l’expliquer. Les événements de cette soirée, notamment les sourires, les regards et les jolis seins de Carole, t’ont particulièrement excitée… Mais, rassure toi, tu n’es pas la seule dans ce cas !

Jeanne garde le silence ; les idées sens-dessus-dessous, elle ne sait ...