La reconversion - Histoires de Sexe

La reconversion

... message quand on aura fini. Avoir les yeux bandés ne me perturbe pas, certains ne veulent pas être reconnus, par peur d’un chantage ? Moi, je trouve que cela donne du piquant, l’imagination prend le dessus. Je me déshabille, mets le bandeau et, allongée sur le lit, j’attends.

Pas longtemps, la porte s’ouvre. Un instant plus tard, un poids sur le lit. L’homme se place entre mes jambes, me saisit un pied et le masse. Un fétichiste ?

Mais assez vite, il remonte, les mollets, les genoux. Quand il aborde les cuisses, je n’ai plus de doute.

— Thomas, c’est toi ?

Thomas

— Oui, Élodie, c’est moi.

Elle m’ignorait au boulot, j’étais bloqué sur son téléphone, son profil Dinter avait disparu. En désespoir de cause, j’ai appelé Romain. Il m’a averti que la proposition du trio ne marchait plus, sauf à banquer, Thérèse étant passée du côté des escorts. Par chance, Romain avait gardé les coordonnées « professionnelles » de Thérèse.

Élodie retire le bandeau, me regarde d’un air interrogatif. Je crains sa réaction, va-t-elle faire un scandale ?

Elle éclate en sanglots, j’ai du mal à comprendre ce qu’elle dit.

— ...

... Thomas, j’espérais te retrouver dans d’autres circonstances.
— Mais alors, pourquoi tu es partie ? Pourquoi tu ne n’as pas donné de nouvelles ? Pourquoi tu ne voulais plus me parler ?
— Et toi, pourquoi tu m’as trompée ? Dans la même chambre où je t’avais tout donné !

Je réalise tout à coup, Mélanie.

— Je t’en ai voulu, continue-t-elle. Au début, de m’avoir laissé tomber, ensuite, de m’avoir fait découvrir le plaisir de l’amour.
— Ce n’est pas un mal.
— Cela le devient quand on n’arrive plus à se donner des limites, tu vois où j’en suis arrivée !
— Le Père André dirait « Que celui qui n’a jamais pêché te jette la première pierre ».
— Tu le connais ?
— Je le vois tous les dimanches.

Elle se serre contre moi. Mon Dieu, elle est toujours aussi belle, aussi bandante.

Thomas, si tu le veux, on reprend tout à zéro. Comme si c’était notre première rencontre, que tu me dépucelais à nouveau.

Élodie

Le dimanche suivant, après la messe, le Père André m’a pris dans ses bras avec un sourire.

— Merci, Élodie, de nous avoir amené Thomas.

Puis, étreignant Thomas :

— Merci, Thomas, de nous avoir ramené Élodie.