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Faux-semblant
Datte: 12/12/2025, Catégories: jeunes, école, bateau, Auteur: Briard, Source: Revebebe
... dossiers et c’est fiers et heureux qu’ils consolidèrent leur inscription en ligne. À la fin des vacances d’avril, ils reçurent leur avis de sélection pour la prestigieuse école. Ils savaient qu’ils partaient pour trois ans de cours à l’université et de travail au bureau d’études de Naval Composites à l’étude d’un projet de création et de construction d’un trimaran de compétition et de plaisance. Cette formation permettait aux apprentis de bénéficier d’un salaire et se déroulait au sein d’un complexe de sept hectares avec des conditions de logement très confortables. La seconde année de prépa se termina comme dans un rêve pour nos deux futurs élèves ingénieurs. Corenthin qui avait suivi un DUT de gestion partait rejoindre l’entreprise familiale et c’est le cœur gros qu’il dit au revoir à ses deux amis, leur jurant de garder le contact et de se revoir le plus souvent possible. Les travaux de leur voilier avançaient et Hervé, le patron de l’entreprise leur annonça une bonne nouvelle. Le calendrier était respecté et la première mise à l’eau pourrait avoir lieu avant la fin de l’été. Ils passèrent celui-ci à cheval entre les sorties en mer, les cours au cercle nautique et l’atelier de construction. Comme convenu, c’est sous les regards de toute une région qu’ils baptisèrent tous les deux leur voilier. Ils dévoilèrent son nom « Unaniezh » (Union en breton) au public venu nombreux assister à cet événement et frappèrent sa coque avec une bouteille de champagne ...
... selon la tradition. Le bateau dévala la rampe et plongea bruyamment à l’eau. Ils prirent le zodiac d’Hervé et le rejoignirent rapidement, grimpèrent à l’échelle et prirent enfin les commandes. Lisa hissa les voiles pendant que Dylan les tendait. Ils posèrent chacun une main sur le gouvernail et saluèrent la foule amassée sur le port. Leur première virée les vit prendre le navire en main et partir joyeusement dans la direction de Belle-Île-en-Mer. Ils atteignirent progressivement cinq nœuds et stabilisèrent la vitesse pour faire toutes les vérifications d’usage avant de pousser un peu le voilier pour voir ce qu’il avait dans le ventre. Une fois au large, Lisa prit seule les commandes et l’amena rapidement à la vitesse de dix nœuds. La journée avait été bien choisie, car le vent soufflait à cinq Beaufort et même à six par moments. — Tu peux le laisser aller, on est en vent arrière, il va donner. Elle lui fit tendre les voiles et l’allure augmenta rapidement pour atteindre trente-cinq nœuds. — Étarque les haubans au vent et borde la grand-voile, Dylan. Il embraqua l’écoute à lui et la fixa. L’allure grimpa encore et atteignit quarante nœuds. — Ça y est, il vole. Il la rejoignit à la barre, se pencha et l’embrassa sous le vent. Elle le regarda dans les yeux. — C’est notre baiser le plus rapide mon chéri. Les trois années de formation d’ingénieur affermirent leurs connaissances, leur savoir-faire professionnel et leur amour. Au début du mois de mars ...