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Madame la baronne et moi
Datte: 05/12/2025, Catégories: #héros, Auteur: JaponaisVolant, Source: Revebebe
Il y a fort longtemps, je fus invité à une soirée costumée chez le baron Hercule de Basse-Fosse en son château. Je m’étais déguisé en curé en soutane. Monsieur le baron, un homme chauve et bedonnant dans la cinquantaine, apparut, une jeune femme blonde âgée d’une vingtaine d’années au bras. Il ressemblait à Bernard Blier. Ils avaient revêtu des habits de nobles du 18e siècle. Le décolleté de la jeune dame révélait, sans laisser aucune place à l’imagination, une paire de seins à faire rompre son vœu de chasteté au Pape. Lorsque le baron me vit, il me dit : — Bonsoir, mon père ! — Euh, je ne suis pas curé, c’est mon déguisement, dis-je — Bien sûr, c’était de l’humour, jeune homme. C’est une soirée costumée, reprit le baron. — Oui, bien sûr. Cette robe sied à merveille à Mademoiselle votre fille. — Ce n’est pas ma fille, c’est mon épouse… (Aïe, l’impair, con que je suis. Espérons que le baron ne m’en tiendra pas rigueur.) — Je suis confus, Monsieur le Baron. — Ce n’est pas grave, ça m’arrive tout le temps. Ça, c’est certain ! J’appris que le baron avait épousé cette jeune fille en secondes noces, jeune fille de basse noblesse dont les parents désargentés avaient persuadé d’épouser ce barbon. Un heureux sort voulut que je fusse placé en face de Madame la Baronne. À ses regards, je conclus que je ne lui étais pas indifférent. — Puisque vous êtes déguisé en curé, pourriez-vous nous faire les bénédicités, mon père ? — Certainement, mon fils. — Hum, ...
... hum…In de naam van de Vader, de Zoon en de Heilige Geest. Ja, zeker Heer, ja, godverdommedenomdidjû. Amen* (*Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Oui, certainement Seigneur, oui, nom de Dieu de nom de Dieu.) — Ce latin ne me semble pas très catholique. — C’est du flamand, Monsieur le Baron. — Ah, vous êtes belge ! — Oui, mais je me soigne. — Quel humour, jeune homme ! On nous servit un tournedos. — Et que fait ce jeune homme ? me demanda Madame la Baronne, tout en soulevant sa poitrine. Je suis sûr qu’elle l’a fait exprès. Bordel, les nichons, je bande. — Je fais des études de médecine. — Bravo ! — Très bien ! approuva le baron. — À ce propos, le devoir m’oblige à vous dire que vos yeux globuleux, votre teint blafard et votre langue chargée m’indiquent que votre foie est en piteux état. — Houlà ! — Excusez cette question intime, mais êtes-vous très assidu auprès de Madame la Baronne ? — On ne peut davantage ! — Puis-je vous prendre le pouls, Monsieur le Baron ? — Faites donc. — Oui, oui, oui… Votre pouls irrégulier m’apprend que votre cœur est atteint. — Mon Dieu ! — Et donc, il vous faudra mettre un frein à vos légitimes ardeurs. Les plaisirs du lit risquent de vous être fatals. — Oh ! Une suggestion, docteur ? — Eh bien, les jours où vous faites bombance, comme ce soir, par exemple, je vous recommande l’abstinence du devoir conjugal. Et les soirs où vous honorez Madame la Baronne, un potage léger aux légumes suivi d’une tisane à la ...