1. Not alone


    Datte: 23/09/2019, Catégories: ffh, Transexuels Humour Auteur: Gufti Shank, Source: Revebebe

    ... Je n’en connais pas beaucoup non plus. Je crois que nous ne sommes que peu. La plupart de celles qu’on m’a présentées n’étaient que des trans plus ou moins réussis.
    — J’ai entendu parler d’une communauté, à New York…
    — Rrôôooh ! grommela Kate. Les espèces d’intégristes d’Anita London ? Ah non merci ! Ces nanas imposent des règles de vie insupportables, et s’estiment supérieures parce qu’elles ont une bite ! Beuark !
    
    Pauline était tout aussi perdue que nous. Mais l’autre dickgirl développa :
    
    — C’est un groupement de « futas » qui vivent entre elles, au départ pour garantir une sorte de sécurité sexuelle et éviter les difficultés que nous pouvons rencontrer au quotidien. Le principe n’est pas mauvais, mais Anita London en a fait une espèce de communauté d’intégristes : les « futas » ne doivent vivre qu’entre elles, ne s’amuser qu’entre elles, ne baiser qu’entre elles… Alors que le seul intérêt de notre… de notre « genre » est justement la possibilité d’avoir une sexualité un peu délirante.
    — Tu… tu connais, cette Anita London ?
    — Oui, elle a essayé de me recruter aussi. Mais oublie-la ! Je te promets : ces nanas sont des intégristes.
    — Combien sont-elles ?
    — Je ne sais pas, une vingtaine, ou une trentaine, peut-être. Qui viennent du pays entier, paraît-il.
    — J’aimerais les rencontrer.
    
    Kate soupira.
    
    — Je ne crois pas que ce soit une bonne idée. Tu es une jeune fille superbe, heureuse, équilibrée. Ne va pas te faire chier avec ces connasses !
    — J’ai besoin ...
    ... de réponses !
    — De réponses ?
    — Qui nous sommes, pourquoi nous sommes ainsi, combien sont comme nous…
    — Il n’y a pas de réponses ! Nous sommes comme ça par pur hasard génétique, il ne faut pas chercher d’explications ! Et peu importe combien sont comme nous, nous ne vivons pas pour les autres !
    
    Pauline resta un moment les yeux dans le vague.
    
    — Tu n’es pas heureuse comme tu es ?
    
    Elle demeura silencieuse.
    
    — Tu es magnifique, tu as une copine éblouissante et un mec super ! Tu as une sexualité épanouie ! Tu te fais du fric en profitant de l’attrait des gens ordinaires pour ce que nous sommes. Que veux-tu de plus ?
    — Je veux savoir… et je veux aider, aussi. Mon adolescence n’a pas été très facile.
    — Mouais…
    — Tu peux me mettre en contact avec cette Anita London ?
    — Non, et même si je pouvais, je ne sais pas si je le ferais.
    
    Pauline soupira, d’un air désappointé. Au bout de quelques secondes de silence, Kate reprit :
    
    — Il y a une fille que je connais, une autre dickgirl… Je peux l’appeler si tu veux.
    
    Notre compagne acquiesça sans retenue. Pendant ce temps-là, Laetitia avait plus ou moins fini sa pizza et sa salade industrielles de luxe, et s’était réfugiée entre mes bras, m’embrassant régulièrement pendant que je la caressais doucement.
    
    — Hello Susan ! C’est Kate ! Je ne te dérange pas trop ?
    
    La « futa » beuglait au téléphone au beau milieu du restau, mais ça avait l’air parfaitement naturel pour les quelques autres clients.
    
    — Oui, je sais qu’il ...
«1...345...11»