1. Anne-Marie et le vazaha


    Datte: 08/09/2019, Catégories: fh, jeunes, couleurs, vengeance, intermast, pénétratio, init, prememois, Auteur: Seb Le Prestre, Source: Revebebe

    Cette histoire s’est déroulée au milieu des années soixante, alors que je fus convoqué pour mon service national. Comme j’en avais la possibilité, j’avais demandé une affectation dans la Coopération pour enseigner dans un des pays nouvellement indépendants. Je choisis dans l’ordre : le Gabon, le Cameroun et Madagascar. Je fus envoyé à Madagascar et affecté dans une petite ville de la côte nord-est.
    
    Pour ceux qui ne le savent pas, Madagascar est dans l’hémisphère Sud, entre l’Équateur et le Tropique du Cancer. Il y fait donc chaud toute l’année. Et sur la côte est, et il y a deux saisons : la saison des pluies et… la saison où il pleut toutes les nuits.
    
    Le Nouvel An arriva. Bien sûr, en tant que « pauvre » militaire du contingent, je fus invité sans frais au réveillon du Cercle Franco-Malgache. J’étais placé à une table de jeunes, pour la plupart plus ou moins dans mon cas, à savoir provisoirement sans famille. Il y avait surtout une majorité de garçons, les coopérantes n’existant pas, et pour cause. De jeunes filles du pays furent donc placées à notre table pour respecter les bons usages qui veulent qu’à une table il y ait alternance de sexe à chaque place.
    
    Je trouvai ma place entre la femme d’un coopérant et une jeune fille de la ville, qui se présenta à moi comme étant Anne-Marie. Au cours du repas, elle me dit qu’elle était à la fac à Tananarive, ce qui expliquait pourquoi je ne l’avais encore jamais vue en ville. Nous parlions de tout et de rien ; entre les ...
    ... plats je reculais ma chaise pour m’asseoir de biais et la regarder plus facilement alors que nous discutions.
    
    Elle était assez mignonne, mais quand même pas d’une beauté à se retourner sur son passage. Sa peau avait un grain très fin, chose courante dans les familles originaires de la Réunion. Son cou était gracile et posé sur de larges épaules. Sa robe en tissu léger laissait entrevoir qu’elle avait de beaux seins mais pas de soutien-gorge. Sa taille était étonnamment fine et choquait presque, comparée à sa carrure. La longueur de sa robe ne me laissait pas juger de ses jambes, bien qu’elle les croisât souvent.
    
    Juste avant de servir le dessert, l’orchestre se mit à jouer, invitant les gens à danser. Notre table se vida de ses occupants, nous restâmes seuls à continuer notre discussion. Je lui demandai si elle voulait danser, elle me répondit qu’elle n’y tenait pas particulièrement. La première danse finie, ce fut le tour d’un slow. Cette fois je l’invitai à danser. Elle refusa. Comme je lui demandai pourquoi, elle répondit :
    
    — J’ai horreur des hommes qui se collent à moi en dansant pour me faire sentir comme ils bandent.
    
    Cette assertion crue venant d’elle me surprit. Je ne m’attendais pas à un tel vocabulaire. Soudain, elle prit nos verres, les remplit et se leva en disant :
    
    — Viens sur la varangue, on étouffe ici.
    
    Il faut savoir que le 31 décembre là-bas, il fait aussi chaud qu’en France fin juillet et que le temps est tout sauf gris. La véranda donnait sur la ...
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