1. Natasha & Franck (20)


    Datte: 07/09/2019, Catégories: Lesbienne Auteur: Doogy Woogy, Source: Xstory

    ─ Salut Karen, c’est Sabine.
    
    ─ Salut ! Je t’ouvre…
    
    Le portail s’ouvrit dans un bruit de mouette agonisante qu’on aurait multiplié à l’infini. Enfin, un infini pas trop long non plus. Les pneus crépitèrent sur le gravier de l’allée ; la voiture s’immobilisa à l’ombre du préau, unique vestige de l’école qui avait été la fonction première de la maison qu’habitait Karen.
    
    ─ J’ai amené de la glace… à la framboise, je sais que c’est ton parfum préféré.
    
    ─ Encore plus depuis que je suis enceinte. Depuis que le médecin m’a ordonné de rester à la maison, je renfloue le porte-monnaie de l’épicière du village rien qu’avec les bacs de glace.
    
    ─ J’espère que tu n’es pas déjà en train de préparer ce futur bébé à finir dans le congélo…
    
    Karen pouffa de rire ; Sabine la serra dans ses bras.
    
    ─ Comment vas-tu, ma belle ?
    
    ─ Je me porte comme un charme. C’est vraiment parce que le médecin l’a exigé que je ne travaille plus, sinon je serais encore au boulot.
    
    ─ Ne prends pas de risque, ma chérie. Ce n’est vraiment pas le moment de faire des bêtises, avec toutes ces fausses-couches. Tu as une chance inouïe : j’ai trois amies qui essaient d’avoir un enfant depuis des mois, mais rien n’y fait. La première vient de faire des examens et il s’avère qu’elle est stérile. La seconde, c’est son crétin de mari qui ne peut pas… Du coup, la troisième n’ose pas retourner voir son docteur.
    
    ─ Oui je sais, j’ai du bol. D’ailleurs je ne me plains pas ; je profite.
    
    Les deux femmes ...
    ... traversèrent la maison pour s’installer sur la terrasse qui donnait sur ce qui avait été autrefois une cour de récréation. Les anciens propriétaires avaient racheté l’ancienne cure qui tombait en ruine et l’avaient fait raser, doublant ainsi la surface de terrain et évitant par là même le risque d’un vis-à-vis encombrant. Le jardin était ceint d’un mur aveugle en pierre qui montait assez haut, protégeant ainsi l’intimité des habitants. On devinait, à la différence de la taille et de la couleur des pierres, l’ancienne limite des deux propriétés maintenant réunies. Seul aménagement dans le mur d’en face, une porte centrale, que Karen n’avait jamais ouverte, donnait sur un parking à l’ombre de six platanes séparant la mairie de l’église.
    
    ─ Qu’est ce que l’herbe est haute… j’espère pour toi que tu ne te laisses pas aller à tel point que le foin en déborde de la charrette !
    
    ─ Pour ce qui est de l’herbe, Romain est retourné chez ses parents depuis qu’il sait que je suis enceinte, et je pense que, ni le médecin, ni toi, ne verraient d’un bon œil que je passe la tondeuse…
    
    ─ Tu as raison.
    
    ─ Et pour ce qui est du foin… je ne pense pas que Franck apprécierait que je laisse le terrain en friche.
    
    ─ Oui, mais comme il n’est pas là pour le moment, tu pourrais…
    
    ─ Tu veux vérifier ?
    
    ─ Ne me tente pas !
    
    ─ Et pourquoi pas ? Justement, Franck n’est pas là et j’en ai un peu marre de m’astiquer la clochette toute seule.
    
    Sabine n’en revenait pas. Longtemps elle avait essayé de ...
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