1. Une visite surprenante (4)


    Datte: 10/03/2018, Catégories: Divers, Auteur: Faunus, Source: Xstory

    Élise avait su le convaincre en moins de dix minutes. Elle les conduisait vers le village. Il n’en revenait pas d’être assis à la place du passager. Toutes ses objections avaient été réfutées les unes après les autres. Il avait le ventre noué au fur et à mesure que la distance les séparant du « Coq hardi » diminuait. « Pourquoi me suis-je laissé entraîner dans cette galère ? » Il avait exprimé son angoisse à voix haute et cela ne l’avait pas réduite.
    
    — Odile, ma belle, souviens-toi, tu as une extinction de voix.
    
    Le ton se voulait rassurant, tournant la tête il vit qu’elle lui souriait. Elle lui parut sûre d’elle, cela le réconfortait un peu ; n’avait elle pas tout prévu dans le moindre détail ? Le sac à main et la mantille négligemment jetée sur les épaules. Elle immobilisa le véhicule sur la dernière place libre du parking. De voir tous les emplacements occupés le fit frissonner d’appréhension. Comme il tardait à sortir de la voiture, elle lui fit les gros yeux tout en souriant. Il avait ouvert la bouche pour exprimer sa crainte, d’un geste elle l’incita à rester silencieux. Élise lui avait pris la main pour entrer dans le restaurant. Son cœur battait à tout rompre au moment où passaient le seuil. Il respira un peu mieux quand il se rendit compte que dans la grande salle il ne reconnaissait personne. Il était à peine tranquillisé que venait vers eux le propriétaire des lieux. Samuel, souriant, s’avançait pour les accueillir.
    
    — Bonsoir, mesdames, je suppose que ...
    ... vous avez réservé. Dans le cas contraire, je serais au regret de...
    
    — Oui..., oui, bien sûr, je vous ai téléphoné en début d’après-midi. Une réservation au nom d’Élise.
    
    Élise venait de parler avec assurance tout en lui pressant la main pour qu’il se taise. Elle avait téléphoné en début d’après-midi et il n’en avait rien su. Décidément, cette fille n’en faisait qu’à sa tête.
    
    — Oui, cela me revient maintenant..., une table pour deux abritée des courants d’air pour votre amie Odile. Bien, suivez-moi, je vais vous installer.
    
    L’homme leur tourna le dos sans plus attendre. Tous deux lui emboîtèrent le pas, il soupira d’aise, il n’avait pas été reconnu. Le restaurateur après avoir pris les commandes les laissa seules.
    
    — Oui ! Je sais ! j’exagère, ceci dit j’avais tellement envie que tout le monde puisse te voir. Je te trouve magnifique Odile.
    
    — C’est vrai, tu es une véritable diablesse, tu me mènes par le bout du nez depuis le premier instant. Tu me trouves magnifique, mais je suis vieille..., je voulais dire vieux. Tout le contraire de toi, jeune et belle.
    
    C’était un lapsus, le mot lui avait échappé, il en rougit, cela fit rire Élise. Le serveur leur apportait le premier plat, la discussion s’arrêta momentanément.
    
    — Hihi ! Tu vois, tu utilises le féminin, ce n’est pas aussi terrible que cela. Mangeons, profitons de cette soirée.
    
    Odile s’était contentée d’acquiescer, le repas se déroula sans la moindre anicroche. Pour ne pas faire d’impair, elle imita les ...
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