1. Nu trop loin 6/17


    Datte: 13/08/2019, Catégories: Entre-nous, Les hommes, Auteur: Etre présenté nu, Source: Hds

    ... seconde rencontre était probable mais ce coup-ci, sous les yeux du mec qui avait décidé de regarder comment j’allais gérer cette ignominie d’être découvert nu en pleine nuit.
    
    Je me dis qu’il fallait éviter le pire et je mis mes mains devant les parties pour cacher ce que je ne voulais pas montrer à ces passants qui ne demandaient rien. Les deux mecs rencontrés un peu plus tôt avaient déjà été choqués et avaient été méprisants, je ne voulais pas revivre ça.
    
    La voiture avançait toujours (évidemment !) et désormais la rencontre allait se faire très vite. Je me préparais en fermant les yeux et en imaginant ce qui allait se passer. J’allais être balayé par la lumière des phares ……Puis j’entendis le bruit du moteur s’approcher, les pneus sur la route, ….., j’ouvris les yeux d’un dixième de millimètre et compris que j’étais parfaitement éclairé par la bagnole qui arrivait en face. Dans ma confusion je préférais cacher mon visage et je le mis dans mes deux mains.
    
    J’avais fait le choix –pas très réfléchi !- de cacher ce que j’avais de plus personnel et donc de laisser ce que j’avais de plus indécent à l’air libre. Ne pas être reconnu …. telle était ma décision au moment où la panique m’avait envahi. Ces instants se déroulèrent très rapidement mais à l’échelle de mon angoisse cela parut une éternité.
    
    Pendant que la bagnole s’approchait, c’était comme si je n’avais pas été là, j’avais réussi à suspendre ma conscience de ce que j’avais consenti à être pour le mec qui me ...
    ... regardait depuis le fond de l’obscurité. Mais en même temps je me rendais bien compte que je représentais quelque chose de trop scandaleux et finalement j’étais partagé entre une honte qui me tenait au ventre et une neutralité d’objet qui se révéla vite une protection d’une piètre efficacité. Alors que la bagnole était exactement à mon niveau et comme j’écartais légèrement les mains je vis la réalité qui me plongea dans un effroi insondable : la bite que je portais n’avait jamais été aussi éruptive et j’eus véritablement la sensation que quelque chose sortait de moi, c’était une muqueuse de mon métabolisme interne qui se projetait au dehors et qui provoquait la nuit, les passagers de la voiture, les étoiles, la nature. Elle était véritablement debout entre mes deux jambes comme un cobra qui se dresse pour attaquer une proie. Je ne pouvais que laisser faire et me laisser voir dans cet état inhumain.
    
    Coups de klaxon, plusieurs ; freinage, arrêt de la voiture ; voix dans la nuit ; la voiture m’a dépassé mais elle est à l’arrêt ; insultes qui ne peuvent être adressées qu’à moi ; je ne bouge absolument pas, sensation que je flageole sur les jambes ; des mots me sont envoyés ; silence et immobilisme chez le mec qui me détaille depuis la zone d’ombre ; mon phallus est irrigué des fortes pulsations sanguines provenant du muscle cardiaque, il est secoué de micro tressaillements qui ne cessent de me rappeler qu’il est là, présent sur moi ; mes yeux restent fermés …….
    
    Mes yeux restent ...