1. Perdu sur une île (1)


    Datte: 03/08/2019, Catégories: Hétéro Auteur: yug0lit0, Source: Xstory

    Bonjour ! Je peux vous poser une question ? Quoi ?... C’est déjà fait ? Ha ha ha ! Très drôle. Ok mais je voulais juste savoir un truc. Personne n’a jamais eu envie de vivre sur une ile déserte ? Non ? Bizarre ça, quand on voit toutes ces émissions qui proposent à une vingtaine de personnes de vivre à la Robinson, on pourrait penser le contraire. Eh bien moi, c’est ce qui m’est arrivé sauf que pour moi, et contrairement à toutes ces émissions, c’était comme des vacances un peu forcées.
    
    Il faut dire que quand on sait qui je suis... Oups pardon, j’ai oublié de me présenter. Je m’appelle Eustache... Oui je sais c’est original. D’après mes parents, c’était le prénom d’un obscur grand-oncle que je n’ai jamais connu... Enfin bref ce prénom je m’en serais bien passé, je l’ai même maudit, parce qu’à l’école, j’en ai pris plein la gueule : « Eustache grosse tache, Eustache pistache, Eustache grosse vache,... » Je vous laisse imaginer le reste. C’est pour ça que je n’ai jamais aimé l’école. Toutes ces années de brimades et de moqueries m’ont traumatisé. Du coup je me défoulais dans la ferme familiale. Ça m’a fait les muscles. Je n’étais clairement pas un intellectuel. Je me suis orienté vers l’armée. Je m’y suis engagé pour vingt ans. Durant toute cette période j’ai enchaîné les stages Commando, stages de survie, stages parachutistes,... Bref, j’avais envie d’aventure et j’en ai eu : parachuté au cœur de la jungle guyanaise durant une semaine à bouffer... Ce qu’on pouvait. Équipé ...
    ... uniquement du parachute et d’un couteau... J’en ai chié mais j’ai adoré quand même. J’avais l’impression d’être Rambo et je me suis trouvé plutôt bon à ça. Enfin bref, vous imaginez bien qu’après tout ça, le retour à la vie civile a été brutal.
    
    Si je suis parti de l’armée, c’est qu’à l’âge que j’avais à la fin de mon engagement, il voulait me mettre dans un bureau ; en gros tout ce que je déteste car il fallait suivre une formation et ça voulait dire retourner à l’école. Il était hors de question que je refoute les pieds dans cette institution qui m’a tant traumatisé. Je savais que ceux que j’y côtoierai ne me feraient pas subir le même sort mais c’était viscéralement ancré en moi : je ne pouvais pas. En plus, à l’armée on m’appelait par mon grade et mon nom de famille. A tous ceux qui me demandaient mon prénom je donnais mon deuxième prénom : Daniel, souvent changé en Dany. J’ai donc enchaîné les petits boulots sans vraiment trouver quoi que ce soit de stable. Il faut dire que mon niveau scolaire n’était pas en ma faveur. Sans le bac, c’était dur.
    
    Enfin bref, durant plus de cinq ans, j’ai vécu en mode survie urbaine. J’alternais chômage et petits boulots. A l’armée, au niveau sexe, j’allais souvent aux putes. Il faut dire qu’en Guyane, les filles brésiliennes qui passaient la frontière pour une vie meilleure se retrouvaient souvent exploitées dans des bars, le plus souvent dans des villages reculés et fréquentés par des poivrots ou des chercheurs d’or plus ou moins ...
«1234...10»