1. Courroucée


    Datte: 30/07/2025, Catégories: fh, hotel, caférestau, dispute, cérébral, Masturbation entreseins, Oral confession, extraconj, Auteur: Landeline-Rose Redinger, Source: Revebebe

    Courroucée
    
    Qu’elle soit triste ou qu’elle exulte de joie, rien n’écarte Albane de l’alcool. Sa beauté flamboyante ne se fane pas, sa peau se peaufine, une forme de plastique, d’élasticité qui fait d’elle une femme que l’on désire et qui fait fuir.
    
    Si nous nous retrouvons dans un café chic, c’est pour parler d’elle. Vous le savez, mes seuls attraits lesbiens vont vers elle. À peine se pose-t-elle à mes côtés que, semblablement à l’appel du sexe des hommes, mon corps se modifie, mes lèvres s’écartent, quelque chose de ma chair appelle la sienne. Pour le coup, je m’abreuve à chacune de nos rencontres, bien généralement d’une boisson fraîche qui je le crois, ralentit les pulsions de mon désir.
    
    Depuis bien longtemps, Albane est en état d’oscillation constante entre le bien et le mal, entre le désir et l’assouvissement. Mais pour ce jour, Albane n’est ni triste ni gaie, mais elle est comme elle le dit : courroucée.
    
    — Courroucée, ris-je.
    — Oui ma chérie, courroucée.
    — Mais enfin, Albane, tu serais bien la seule sur la place de Paris.
    — La seule à être courroucée ?
    — Non, la seule à faire usage de ce terme, certes du langage soutenu, mais disons-le, un peu désuet.
    — Ah bon ?
    — En colère, furieuse, si tu veux, mais courroucée, remarque et réflexion faite, cela te va bien. Les grandes bourgeoises se courroucent, les autres pètent un câble. Enfin bref, quel est l’objet de ton courroux.
    
    Albane déglutit une rasade de whisky et :
    
    — En fait cela est risible ma ...
    ... chérie.
    — Alors, rions.
    
    Voilà :
    
    Depuis beau temps Albane ne pouvait plus compter sur Lucas pour la satisfaire. Sa collection desex-toys virait au musée et semblablement au commun des mortelles, Albane cherchait un corps.
    
    — Le mien est disponible, entrecoupai-je.
    
    Albane s’investissait toujours et pleinement dans les œuvres sociales de l’école privée de son quartier, elle en était maintenant la Présidente. Michel, le trésorier, n’avait eu de cesse de mener une cour, si distante et si pitoyable qu’Albane dut faire un considérable effort pour accepter un café en tête à tête. Michel la félicita sur son investissement sans relâche, pour les œuvres et son sérieux en toute chose. Une semaine passa et Michel réitéra.
    
    — Et je dois te dire, dit-elle un peu pompette, toujours le même café et Michel toujours empêtré dans un ennuyeux monologue d’où je sors fatiguée. Mais je dois te dire, dit-elle à nouveau, au troisième rendez-vous, et pourquoi, j’en ai honte, je m’étais follement caressée en pensant au sexe de Michel, et pourtant ses costards mal coupés et rétrogrades ne laissaient même pas deviner l’empreinte d’une forme quelconque. Ouh ! j’ai bu plus que de coutume, ma chérie. Donc au troisième rendez-vous, j’arrivai en tailleur strict, mais jupe au-dessus du genou.
    — Classification ennuyeuse, selon Lily-Rose.
    — Pardon ? reprit-elle.
    — Non rien, poursuis, poursuis…
    
    Et sous sa jupe sans culotte (un reliquat de mon action éducative) deux boules de geisha taquinaient son ...
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