Le centre de commandement - Histoires de Sexe

Le centre de commandement

... sais, pour le bien de tous, la fin de la guerre, pour les égalités, la protection des plus faibles, et tout ce qui m’a fait adhérer à cette aventure. Il y a bien sûr les difficultés d’être seul, l’aspect psychologique, mais comparé à mes idéaux, c’est une petite contrainte. J’ai cependant peur qu’on arrive au sujet de la solitude, du manque de contact. Passer une semaine avec elle a fait ressurgir des envies, du désir, que je m’efforce de retenir. Peut-on tomber amoureux en si peu de temps, et doit-on tomber amoureux en si peu de temps quand on sait qu’elle partira demain ? Et finalement, est-ce de l’amour, ou seulement de la frustration, voire même de répondre des besoins physiques sans contrôle ? J’essaie donc d’orienter la discussion pour éviter que ce pan soit discuté. Je parle surtout de l’envie de contribuer au bien de l’humanité, que cela génère une excitation de travailler à un meilleur avenir pour tous, un respect de chaque vie, et potentiellement un futur mieux maîtrisé aux niveaux énergie, alimentaire, climatique si d’autres cas d’usage arrivent à maturité.

— Et tu n’as pas peur que ce ne soit pas contrôlé par les bonnes personnes et qu’autant de puissance tombe entre de mauvaises mains ?
— Je ne sais pas, selon le discours, les mauvaises mains ne sont pas les bonnes. Si j’avais été russe, j’aurais forcément été contre et me serais battu de toutes mes forces pour éviter cette situation. Mais la majorité du monde souhaitait la fin de la guerre, et ce système ...

... l’a apportée. Et maintenant, il prouve chaque jour qu’il est positif pour des milliers de personnes, les crimes ont baissé, les viols sont presque tombés à 0 dans les rues, les vols descendus à un niveau très faible. Je suis cependant très inquiet sur nos libertés. J’ai effectivement peur qu’au-delà de ce qui est visible en termes de résultat, il y ait d’autres calculs cachés qui permettent à certains d’avoir un contrôle sur nos vies. Nous acceptons cette solution, car c’est la seule qui aujourd’hui limite les mauvaises actions de certains êtres humains. Le monde est plus sûr, mais moins libre.
— Et ta liberté à toi ? C’est difficile d’être enfermé ? Je ne vais pas comparer cela à une prison, car tu es seul. Mais justement, n’es-tu pas trop seul, enfermé avec toi même ?
— Comme les prisonniers, je sais qu’il y a une fin. Et chaque jour, je vois ce qui est réalisé, je peux voir des personnes sauvées, je vis par procuration.
— Tu n’as pas peur de ne pas savoir te réadapter en sortant ? Il ne va pas falloir te balancer directement dans un lieu trop peuplé, tu risques d’avoir peur. Il faudrait d’abord une adaptation avec une personne, puis deux, etc.
— Je n’ai plus personne, donc il faudra de toute façon que je me réadapte, que je rencontre de nouvelles personnes.
— Je t’inviterai à ta sortie alors, ça te fera au moins une amie.
— Tu viendras me chercher à la sortie avec un panneau « bravo pour ta libération » ?

Elle éclate de rire, finalement, ce n’était pas si difficile ...