1. Histoire des libertines (97) Costanza Rangoni, louve et muse


    Datte: 27/06/2025, Catégories: A dormir debout, Auteur: Olga T, Source: Hds

    ... qu'il était envoyé en mission diplomatique à Venise par François Ier. Cet assassinat a été perpétré sur les ordres d’Alfonso de Ávalos, marquis del Vasto, gouverneur du Milanais, et de Charles Quint.
    
    Costanza Rangoni s'est d'abord réfugiée avec ses fils et son amant Matteo Bandello à Venise, puis en France, au château de Bazens, résidence d'été des évêques d'Agen, qui lui avait été laissé par le cardinal de Lorraine. Costanza est naturalisée française en décembre 1546.
    
    Elle bénéficie aussi de la protection de Marguerite de Navarre, sœur du Roi, dont la Cour est installée non loin, à Nérac. Bazens devient un lieu où se rassemblent lettrés et artistes. Costanza sera notamment très proche de l’érudit d’origine italienne Jules César Scaliger (1484-1558) qu'elle avait vu à Vérone en 1517, avant qu'il ne vienne à Agen en 1524 comme médecin d'Antoine de La Rovère, évêque d'Agen entre 1519 et 1538. Scaliger avait été naturalisé Français en 1528 sous le nom de Jules-César de Lescalle de Bordoms. Scaliger a célébré Costanza Rangoni dans des vers écrits sous le titre Thaumantiam (Merveille en grec). Ode à une muse, à un amour platonique ou à une amante ?
    
    Sous la plume de Scaliger, Costanza est une merveille, l’ornement rare de l’univers, une femme mortelle et une déesse, dont l’esprit est exceptionnel. Scaliger reprend à son compte un vers de Virgile : « Agnosco veteris vestigia flammae » (« Je retrouve les souvenirs d’un amour ancien »)
    
    Se rendant souvent à la Cour, Costanza tient salon à Bazens, entourée de Scaliger et de Bandello.
    
    Matrone romaine et mère louve, Costanza obtient du roi Henri II qu’il honore les promesses de François Ier. Le fils de Costanza sera évêque d’Agen, Bandello servant de prête-nom en attendant que les fils atteignent l’âge requis.
    
    REFERENCES :Je renvoie au livre de Sylvie Le Clech : Femmes de la Renaissance (Tallandier, 2021) ainsi qu’à l’article de Wikipedia sur Costanza.
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