1. Coup de génie


    Datte: 23/06/2025, Catégories: A dormir debout, Auteur: domindoe, Source: Hds

    Vous ne devez pas être le seul, ni le premier, ni le dernier dont le soi-disant meilleur copain est une réelle enflure. Oh, ce n’est pas le genre à se réjouir de vos malheurs, non ! Plutôt le genre à accourir pour vous plaindre et faire semblant de partager votre tristesse. Par exemple, au hasard : mettons que votre copine, celle avec qui vous êtes depuis, disons six mois, décide de vous plaquer sans autre explication que la plus minuscule possible, juste un post-it collé sur la porte du frigo : « J’en ai marre, je me barre ». Bon, c’est raide. Vous gambergez, vous vous demandez « quoitesque, comment se fait-ce » ? Vous sonnez son phone qui, évidemment, ne répond plus par les bons petits gémissements érotiques « alloouiqueue veux-tu de moi » qui vous faisaient frémir d’envie d’elle, mais par une voix sépulcrale annonçant que « non, je ne suis plus là, mais vous pouvez laisser un message s’il reste de la place après le bip sonore ». Et vous l’attendez encore, le bip. Et c’est là que surgit ce fameux meilleur ami. Pour vous remonter le moral, à ce qu’il dit. « Meuh non, c’est pas grave, des nanas comme elle, il y en a des tonnes à la douzaine, tu siffles et il en tombe un wagon du platane au coin de la rue. Ah ? Il a été coupé, ce platane ? pour cause de chancre coloré ? C’est pas cool. Peu importe, elles poussent partout sur le bitume ces filles-là ». C’est ce qu’il vous serine. Mais votre moral se lave moins bien que vos chaussettes lorsqu’elles passent en machine. Portant ...
    ... moral et chaussettes vont bien ensemble.
    
    Et puis, vous fixez votre regard dans ses yeux gris-bleus intenses pas vraiment directement plongés dans les vôtres, mais un peu à côté, qui ne vous regardent pas franchement. Et puis, vous repensez que depuis six mois, il s’était mis à vous re-fréquenter alors qu’avant vous ne vous voyiez que très épisodiquement. Très, très épisodiquement. Pourtant il habite l’étage en dessous. Vous vous souvenez qu’il s’était remis à refaire de la muscu, ce qui l’a bien servi d’ailleurs contrairement vous et vos abdos un peu trop "Kro". Et justement, cette musculation se pratiquait dans la salle de gym fréquentée par votre copine, la déserteuse. Sans compter que votre copine l’invitait souvent à manger après ces séances. Quand il y en a pour deux, il en restera pour toi, se marrait-elle, sauf que vous ne compreniez pas que c’est à vous que se destinaient les restes. Vous n’avez pas tiqué lorsqu’il aidait, à faire la cuisine, à mettre la table, à débarrasser. Après tout, vous n’étiez pas toujours là, trop de boulot.
    
    Vous ne l’écoutez plus. Vous n’écoutez que vos doutes. Eux comme lui n’habitent pas loin, juste un étage en dessous, celui que vous descendrez un jour ou l’autre pour commencer votre chute jusqu’au trente-sixième dessous.
    
    Et voilà que ce jour arrive, bien trop tôt, bien avant que vous n’ayez digéré l’abandon de ce beau cul, et compris le soutien de ce faux-cul. Elle est là sur le pas de la porte de cet enflé, dans une sorte de ...
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