Pleine Lune
Datte: 18/06/2025,
Catégories:
grp,
piscine,
forêt,
collection,
champagne,
conte,
Auteur: Amateur de Blues, Source: Revebebe
Pleine lune
Antoine se réveille au milieu de la nuit dans sa chambre éclairée par la lune. Il n’a pas l’habitude des insomnies, mais pour une fois, il est incapable de se rendormir. À côté de lui, sa femme dort paisiblement, tournée sur le côté. Rondeur de la hanche, finesse de la taille, sa silhouette adorée se détache en ombre chinoise devant la lumière bleutée qui envahit la chambre. Il la désire, il imagine la moiteur de son abricot, il bande.« Encore ? » se dit-il, car ils ont fait l’amour il y a quelques heures seulement. Il pourrait empoigner ses fesses et la prendre, tout simplement, mais ce ne serait pas très sympa de la réveiller ainsi et il l’aime.
Pour la laisser dormir tranquillement, il se lève, enfile un vieux pantalon de jogging et descend au rez-de-chaussée, lentement pour ne pas faire craquer les marches. La maison est éclairée comme en plein jour, d’une lumière presque surnaturelle. Il se souvient alors que la lune est pleine cette nuit. Il boit un verre d’eau, regarde par la fenêtre la place du village, devant chez lui. Tout est paisible, il n’y a personne, évidemment, il est près de deux heures. C’est une belle nuit d’été, il fait chaud, une envie d’aventure gonfle sa poitrine mais Antoine ne sait pas quoi en faire.« On verra bien » décide-t-il, il enfile des sandales et sort, torse nu dans la chaleur de la nuit.
Il parcourt les rues du village sans croiser qui que ce soit. C’est vite fait, il n’y a que trois rues. La dernière qu’il emprunte ...
... après avoir parcouru la Rue de la Mairie et la Rue de l’Église est une petite ruelle étroite, en pente, curieusement nommée la Grand-Rue qui aboutit au pied de la colline derrière le village. Antoine sait que du haut de la colline, la vue est superbe sur la plaine, le fleuve et la ville au loin, les montagnes plus loin encore. Sans hésiter, il s’engage sur le chemin qui monte. Dès qu’il s’élève, il sent une brise légère sur sa peau nue et c’est très agréable. De temps en temps, il s’arrête et se retourne pour voir le village endormi. Personne ne le suit. Il pense à Noémie, sa femme qui dort toujours dans leur chambre, et il se sent parfaitement heureux.
Arrivé en haut, il reste un long moment à observer le panorama mais voit bien qu’il manque quelque chose. D’ici, on ne voit pas le fleuve. Il sait qu’en allant sur sa droite et en contournant les genêts qui envahissent peu à peu la colline, il arrivera à un petit promontoire d’où la vue est plus belle encore parce qu’on est en face des méandres du grand et large fleuve qui file ensuite vers le sud, vers la mer. Aussitôt, il se met en route. La nuit est tiède, la lune l’accompagne, il a tout son temps.
Avant d’arriver au promontoire, une jolie zone herbeuse et plane surplombant une pente de marne assez raide, on émerge des genêts par un passage étroit, comme si on entrait dans un lieu secret et d’ailleurs, les gens du village parlent rarement de l’endroit aux touristes qui les envahissent trois mois par an. Quand Antoine ...