Achille Lefort
Datte: 08/06/2025,
Catégories:
fh,
cérébral,
Voyeur / Exhib / Nudisme
init,
Humour
Auteur: Juliette G, Source: Revebebe
... unique passion. Achille, alors, travailla d’arrache-pied. Noircissant son écran d’ordinateur, à défaut de papier, d’un labeur acharné sous forme d’écrits divers, accumulant nouvelles, essais, et un autre roman. Le tout qu’il jugea excellent et qu’il garda précieusement par-devers lui. Son autisme obligeait Achille Lefort à ne donner en pâture à ses lecteurs que les textes qu’il jugeait les moins bons. L’auteur restant incapable à partager ce qu’il savait de valeur.
La bataille avec Paul Tartoulage, éditeur et protecteur d’Achille, avait été rude. Une bataille perdue pour l’auteur, et Achille Lefort avait dû lâcher l’affaire. Désormais, Gédéon Laplume serait lâché dans la nature. Ces premiers romans, publiés sous le pseudonyme d’Achille Le Tallon, hommage à une BD chérie, permirent à Achille Lefort de vivoter de sa plume. Puis, Gédéon Laplume était né de l’imagination d’Achille. Un personnage nouveau, un flic, nommé Gédéon Laplume, assorti de comparses cocasses, se lançait dans des enquêtes improbables et finissait par les résoudre avec quelques difficultés. Ce flic, lieutenant de police atteint d’une forme d’autisme que personne n’avait jamais détectée, avait très vite trouvé son public. On aurait pu le penser asocial, voire d’une distraction extraordinaire, mais pas le moins du monde si différent des gens dits « normaux ». Gédéon avait un physique plutôt quelconque et de grands yeux rêveurs, autisme oblige, qui plaisaient fort aux dames. Gédéon Laplume finissait souvent ...
... par bâcler ses enquêtes, pourtant simples. Ou parfois, il les abandonnait sans même s’en rendre compte. Enquêtes cependant toujours sauvées par l’un de ses comparses. Le but du roman étant d’apporter autre chose au lecteur qu’un héros-policier. Chacune de ses enquêtes apportait un sens à la vie de Gédéon Laplume.
Sa dernière aventure s’était bien vendue. Elle laissait Laplume ridiculement trompé par l’escroc qu’il traquait, le vilain allant jusqu’à lui voler son véhicule de fonction, pour se carapater. Tout au début de l’enquête, Aglaé Lestoc, jeune lieutenante sous les ordres de Laplume, affirmait qu’un fraudeur falsifiait des bulletins de retraite. Il travaillait donc certainement pour un organisme bancaire, ou une société d’assurance. Une vieille dame, victime du malfaisant, aiguillait Lestoc vers un suspect potentiel. L’homme bégayait fortement, suait abondamment, et puait atrocement des pieds. Le voyou était venu chez elle pour lui proposer un prêt avantageux et quelque peu suspect. Le mois suivant, la mensualité de retraitée de la vieille, ainsi que quelques centaines d’autres victimes, était réduite de moitié. La femme flic finissait par sauver la mise de son chef. Aglaé Lestoc, lesbienne dominatrice, et grande collectionneuse de bouteilles de bière, retrouvait le malfrat. Dans le même temps, Laplume ramenait une vieille dame abandonnée des siens dans le giron de sa famille. C’étaient les personnages secondaires qui étaient les véritables atouts des romans d’Achille ...