Roxane (3) - Histoires de Sexe

Roxane (3)

... !
— De quoi ? demanda Roxane, perdue.
— Crois-tu que je ne prenne pas soin de mes soumises ? Jamais je ne laisse quelqu’un à qui j’ai fait ça sans prendre de ses nouvelles ! Je vais les voir, je m’assure de leur bonne santé, tant physique que mentale. Je ne peux pas t’empêcher de partir alors tu vas prendre ce téléphone et tu as intérêt à décrocher quand je t’appelle !

Roxane serra le téléphone. Un lien avec lui. Son cœur explosa de joie.

— Je t’ai mis les numéros d’Albert et de Méline, parce qu’à elle aussi tu vas manquer, figure-toi !

Roxane eut envie de l’embrasser. Elle n’en fit rien, resta sobre, retenant ses larmes qui, pourtant, hurlaient leur envie de couler.

— Mon cadeau pour vous, chère Roxane, continua Nicolas d’un ton très guindé.

Il déverrouilla le téléphone lentement devant Roxane afin qu’elle voie bien le numéro puis sélectionna une application de jeu de dames.

— Comme ça, vous pourrez jouer tout le temps, même dans une salle d’attente, avec des joueurs du monde entier, détailla Nicolas.
— Merci, dit-elle simplement, ne sachant pas quoi dire d’autre.
— Prends soin de toi.

Roxane hocha la tête. Nicolas déposa un chaste baiser sur son front puis s’éloigna. Albert le remplaça.

— J’ai moi aussi un cadeau pour vous, mais comme je suis vieux, il est un peu plusold school.

Roxane sourit sans s’opposer à Albert, et ce bien qu’elle ne le trouva pas spécialement vieux. Il lui tendit un objet emballé dans un joli papier cadeau. Elle ...

... l’ouvrit pour découvrir un livre sur le jeu de dames, de très haut niveau.

— Merci beaucoup, Albert.
— Prévenez-moi quand vous aurez réussi votre soutenance de thèse et brillé aux yeux du jury.

Roxane acquiesça. Le moment était venu. Elle allait devoir partir. Un appel retentit dans les haut-parleurs. Roxane, la bouche légèrement entrouverte, n’attendait qu’une seule chose : un baiser. S’il l’embrassait, elle resterait, pour lui. L’échange de regards dura et le temps suspendit son vol.

Albert, au lieu de s’avancer, se recula et lança :

— Faites un bon voyage, chère Roxane.

Son cœur pris dans un étau, elle se leva, enfourna le livre dans son sac et s’éloigna sans un mot, le téléphone portable serré dans sa main, les phalanges blanches. Il l’avait repoussée. Ce fut en larmes qu’elle présenta son billet à la réceptionniste qui ne lui fit aucune remarque. Elle devait avoir l’habitude des amoureuses éplorées au moment de la séparation.

Elle ne chercha pas à essuyer son visage. Elle n’avait pas honte de sa tristesse.

Elle hallucinait de nouveau. Ce n’était pas la première fois qu’elle voyait Albert. Cela se produisait souvent. Elle savait qu’il n’était pas réel… simple construction de son esprit brisé.

— Je suis tellement désolé, dit Albert. J’ai eu peur… de l’engagement, de l’amour, de voir ma vie changer, de briser ma routine rassurante.

Tiens, ses mots n’étaient pas ceux de d’habitude. Le rêve se modifiait.

— J’ai été stupide. Je m’en veux tellement. Je ...