1. La nature est ma réligion


    Datte: 27/07/2019, Catégories: Entre-nous, Hétéro Auteur: Hujambo Korodani, Source: Hds

    Je suis vitaliste. Dans le sens personnel du terme. La nature c’est ma religion. Il m’arrive parfois d’avoir un orgasme en observant la candescence des choses. J’utilise candescence pour ne pas utiliser beauté, parce que beauté c’est imprécis, candescance même si…
    
    Ça dépend du contexte. Ce n’est pas l’objet lui-même. Ç’avoir avec mon état psychologique au moment où mon regard se pose sur l’objet. Comme exemple : un soir, je ne sais plus si j’allais vers ou si je revenais du centre commercial, toujours est-il qu’à l’extérieur, j’ai vu un objet incandescent, posé contre le mur du centre commercial. Il faisait nuit, l’endroit était éclairé par les lampadaires du parking, une rangée de poubelles se trouvait à côté, leur contenance ne pouvait contenir en…
    
    La était posée contre le mur. Elle semblait être enroulée par une matière en plastique usinée industriellement. La couverture de la planche représentait des fleurs rouges, la chair des fleurs rouges, sur un fond blanc. Mon instinct me poussait à aller voir de plus près, à aller toucher, pour vérifier, voire même à emporter l’objet avec moi. Mais j’ai résisté. J’ai continué ma route, fier de m’être rapidement détaché. C’est une force de ne s’attacher à rien.
    
    La vie dans les grandes métropoles mondialisées elle est triste et grise. Trop humains au mètre carré, superposés les uns sur les autres, sur des tours dans lesquelles il ne fait ni jour et ni nuit, dans lesquelles les oiseaux ne chantent jamais. J’aurais aimé être ...
    ... fermier, habiter en campagne, avec des animaux et tout le délire, mais ça ne paye plus, et ça ne payera jamais plus, demain, comme nourriture, on prendra des médicaments.
    
    Nous étions à l’une de ces soirées privées. La soirée était entre associés, autant dire qu’on y trouvait tous genres de drogues et toutes genres de professionnelles. Je m’y étais rendu pour les affaires, et pour mettre au défi ma volonté. Je suis tout le temps en train d’affermir ma volonté.
    
    Nous étions entre ciel et terre, au 75ième étage d’un gratte-ciel qui en comptait 102. Nous étions coupés du monde, dans un enclos totalement insonorisé, on pouvait nous rafaler ceux d’en haut et d’en dessous n’entendraient rien ; à part les portes, la seule ouverture sur le monde était le panorama qui versait sur la ville étendue jusqu’à la perte de vue dans l’horizon, les milliards de poussières d’or en lumières. C’était jusque-là que ma vitalité m’avait porté.
    
    La musique remplissait le cube ; une de ces africaines au beat qui vous oblige à danser, le tableau était complété par des petites trompettes rapides sous large fond violon, il me semblait parfois entendre au milieu de cette pièce, les sanglots en murmure d’une femme : je serai mort mais éléments resteront dans le vent ; le chanteur rappait dans un langage opaque ; sans être africain j’avais la nostalgie de l’igname.
    
    Les conversations s’étaient taries. D’autres continuaient de danser. Les professionnelles passèrent à l’action. Sexe drogue et musique. ...
«1234...»