1. Magie contre magie


    Datte: 26/07/2019, Catégories: fh, hplusag, jeunes, bizarre, danser, fête, amour, hdomine, chantage, contrainte, Voyeur / Exhib / Nudisme policier, fantastiqu, fantastiq, amourdram, fsoumisah, Auteur: Musea, Source: Revebebe

    Lorsqu’ils arrivèrent sur la grand-place, le feu d’artifice en était presque au bouquet final. Bien qu’un peu apeurée par la foule et le bruit, Claire rayonnait au bras de son compagnon. Le moment d’intimité passé avec Louis lui avait mis le rose aux joues et sur les lèvres un sourire de bonheur. Le luthier enlaçait ses reins, les enveloppant de son bras, la main posée, caressante, sur la hanche de la jeune fille. Ce geste était celui d’un amant sûr que la nuit lui appartiendrait et que rien ne s’opposerait à son bonheur. Il était beau à ses côtés, non seulement par le costume clair qui s’accordait à merveille avec la robe blanche de sa compagne, mais aussi parce que son regard bleu avait pris une fièvre qui lui donnait l’air encore plus mâle que d’habitude. Un courant de désir, intense, brûlant, le faisait frissonner. S’il n’avait craint la malédiction, il aurait renoncé au bal pour apaiser la faim qu’il avait du jeune corps qui palpitait contre le sien.
    
    Mais il devait attendre. Un soupir gonfla sa poitrine tandis que la dernière fusée éclatait dans le ciel velouté. Les musiciens accordaient leurs instruments, le bal pouvait commencer. Louis enlaça Claire pour la première valse, et mêla son regard au sien. Ainsi elle était sienne, car enfin elle s’abandonnait sans retenue dans ses bras, suivant ses pas, se donnant toute entière à la danse. Et il en éprouvait un surcroît de désir dont il cachait l’émotion par un grand sourire et un rythme de valse soutenu.
    
    Claire ...
    ... n’était pas dupe de l’effort que faisait Louis. Elle aussi éprouvait dans son corps l’attente de l’union charnelle, avec un mélange d’impatience, de retenue et de contentement. Le ventre et les seins tendus, les reins tourmentés par cet appel mystérieux, sauvage et impérieux qui étreint les amants, elle se laissait emporter par le tourbillon des violons, des robes et des lumières. Elle aussi voulait oublier tout ce qui n’était pas lui, tout ce qui ne les concernait pas. Ce serait leur force, leur ultime pied de nez à la malédiction.
    
    Pour la première fois, elle se sentait exister parmi la foule. Une femme amoureuse, une femme qui aime un homme et est aimée de lui. Sans peur, sans culpabilité aucune. Le plaisir conjugué de la danse et du désir faisait briller ses yeux noirs et donnait encore plus de tendresse à son visage. Les couples autour d’eux s’enlaçaient pareillement et les musiciens, stimulés par la fête, redoublaient d’ardeur.
    
    Dans un coin, l’homme au poignard observait la scène, un rictus aux lèvres. Il tenait à la main un verre de liqueur de verveine et il fixait Claire tout en sirotant son breuvage. Un instant il ferma les yeux et se retrouva loin, très loin, des années en arrière, lorsqu’à seize ans il avait aperçu dans un verger une toute jeune fille cueillant les pommes rouges de la fin d’octobre, ses longues nattes et son jupon noir flottant au vent de foehn. Il se vit la guettant derrière un arbre tandis qu’elle rapportait à la maison paternelle le panier de sa ...
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