1. Périple en camping-car 3 La vieille d'Uza


    Datte: 14/03/2025, Catégories: Entre-nous, Hétéro Auteur: Yan Loutort, Source: Hds

    Je reprends mon périple désormais tout seul, en longeant la côte landaise, au plus près de l’océan. Léon, Vielle-Saint-Girons, Lit et Mixe. C’est là que je décide de faire un petit écart à l’intérieur des terres, vers Uza, où je connais un bon restaurant au bord du petit étang.
    
    Les anciennes forges ne sont plus que des vestiges et le village est quasiment abandonné. Il reste néanmoins un peu de vie et j’ai la chance d’arriver le jour du marché.
    
    Je gare mon camping-car sur le parking de l’auberge et je déjeune sur la jolie terrasse au bord de l’étang. La propriétaire de l’auberge m’a autorisé à y stationner pour la nuit. Je décide alors de faire un tour en vélo et surtout de faire courir mon chien qui depuis ma rencontre avec Monique, n’a pas eu trop l’occasion de le faire. Les deux derniers jours, il n’a pas pu en profiter. Il aime surtout courir comme le bon Husky qu’il est, cadeau de mon fils et que j’ai dressé depuis deux ans.
    
    Je l’attelle à mon vélo et nous partons pour une grande balade sur les chemins alentour pendant deux heures.
    
    Au retour, il est bien fatigué. Je trouve un fossé plein d’eau dans lequel il peut s’ébrouer et se rafraîchir. L’étang lui est interdit à cause des poissons qui y sont élevés. Je le laisse auprès du camion qu’il garde en mon absence et je pars me balader à pied dans le village.
    
    Béret sur la tête et bâton de marche. C’est un « Makhila » d’honneur, offert à la retraite à mon père par ses employés, et dont j’ai hérité à sa mort. ...
    ... Avec mon chien, c’est un « vecteur de communication » incroyable. Je ne compte pas le nombre de personnes qui m’aborderont à propos de l’un, de l’autre, ou des deux.
    
    Dans le village tout est silencieux et les maisons sont toutes fermées. Certaines sont abandonnées. C’est plutôt triste. Alors que je passe devant une petite maison, qui devait être comme les autres celle d’un ancien ouvrier de la forge, je vois une femme qui fait son petit jardin. Elle est vêtue d'une blouse de travail sous laquelle on devine en transparence, un soutien gorge et une culotte. Je l’aborde :
    
    - « Bonjour Madame. » Elle s’arrête et relève la tête
    
    - Bonjour Monsieur.
    
    - On dirait que vous êtes seule dans le village. C’est bien désert !
    
    - En effet, je suis la dernière à habiter ici.
    
    - Vous devez vous ennuyer non ?
    
    - Oh heureusement, j’ai mon jardin et une amie qui vient de temps en temps. Vous êtes de passage ?
    
    - Oui, j’ai déjeuné au bord de l’étang et je repars demain. »
    
    La femme a l’air avenante. Elle doit avoir dans les soixante dix ans. Sa blouse de travail lui laisse les bras nus. Ce qui frappe chez elle, ce sont ses immenses yeux bleus qui lui mangent la figure. Elle n’a pas l’air sauvage.
    
    - « Et comment vous êtes venu vous perdre ici ?
    
    - Je connaissais la réputation du restaurant et je voulais voir le berceau de la famille Lur-Saluce qui a fait fortune ici et qui a poursuivi sa fortune dans le Sauternes.
    
    - Oh ! Il n’en reste plus grand-chose !
    
    - Je vois. J’ai ...
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