Police polissonne (51)
Datte: 25/07/2019,
Catégories:
Divers,
Auteur: Pikatchu, Source: Xstory
... prend une voix aussi douce et sensuelle qu’elle peut et lui chuchote :
— Détends-toi, fait le vide dans ta tête et raconte-moi comment ça a commencé. Parle, cela va te faire du bien ; fais-moi confiance, je suis ton amie.
Il soupire, place les mains le long de son corps, et marque une longue pause.
** Ce qui suit, mis à part les interventions de Sonia, est la confession de mon ami **
— Quand je suis né, mes parents étaient mariés et avaient deux filles. De ce que je me souvienne tout se passait assez bien au début, je voyais bien que ma mère s’occupait plus de mes sœurs ; je pensais que c’était normal. Puis un jour tout a basculé, je m’en souviens comme si c’était hier ; j’avais neuf ans. Alors que je faisais mes devoirs ma mère est venue dans ma chambre avec du linge pour le ranger dans mon placard, quand elle l’ouvrit ; elle poussa un cri d’horreur en disant :
« Mais c’est quoi ce bordel ! Tu ne peux pas faire attention quand tu prends quelque chose ! J’n’aurai pas dû écouter ton père, je voulais avorter ! Moi je ne voulais que des filles et non un rejeton bordélique comme toi ! Tu m’emmerdes, tu comprends ça, tu m’emmerdes ! »
— J’aurais pris un ballon de foot en pleine figure que ça n’aurait été rien à côté de ce qu’elle venait de dire, j’ai senti comme un coran glacial me traverser tout le corps. Je me suis mis à pleurer, et j’ai cassé le stylo que j’avais en main. Après elle était comme folle, elle m’a dit que si j’étais là c’était à cause de mon père ...
... qui lui avait demandé de me garder et que j’avais de la chance qu’à l’époque elle l’aimait et que mes deux sœurs la renieraient si elle faisait ça ; alors elle avait cédé.
À l’écoute de cette révélation, Sonia se prend, elle aussi, une claque ; l’affaire est grave et elle se sent obligée de faire quelque chose pour ce garçon.
— Et ensuite que c’est-il passé ?
— Ensuite ? Elle m’a dit qu’elle ne m’aimait pas et ne m’avait jamais aimé, et qu’elle n’aimait que mes sœurs. Elle est partie en claquant la porte, me laissant comme ça avec mes larmes et mon tas de linge ; je suis resté là, seul et complètement désemparé. Ce soir-là je n’ai pas mangé et j’ai pleuré toute la nuit. Depuis ce jour elle s’est désintéressée moi, et a dit à mes sœurs de s’occuper de moi pour les devoirs et le reste. Quand elles ne pouvaient pas, c’était mon père ou ma tante qui prenaient le relais. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à me détester mon corps de garçon et d’aujourd’hui d’hommes et j’ai aussi totalement perdu confiance en moi et avec le temps la timidité à elle aussi fait son apparition. À l’école primaire ma mère m’a mis dans une classe spécialisée, les autres élèves voyaient que je n’avais pas confiance en moi et que j’étais timide ; ils n’ont pas hésité une seconde à me harceler à volonté. J’étais mal dans ma peau et mal dans mon corps, j’avais peur de tout le monde, je n’osais rien dire lorsque les garçons de l’école me chahutaient. Ils me traitaient de fille, de pleurnicheuse. ...