Clorinde revient (21)
Datte: 06/01/2025,
Catégories:
Entre-nous,
Hétéro
Auteur: Exorium, Source: Hds
Du bruit dans la nuit.
Je me suis redressé dans mon lit.
- Clorinde ? C’est toi ?
C’était elle, oui. Qui a surgi dans la chambre. Qui s’est jetée en larmes dans mes bras.
- Qu’est-ce qu’il y a ? Qu’est-ce qui se passe ? C’est quoi ce gros chagrin ?
- Si vous saviez !
Et elle a éclaté en sanglots.
Je lui ai doucement caressé la joue, le coin des yeux, la tempe.
- Là ! Là ! C’est tout… C’est tout…Elle m’a souri à travers ses larmes.
- C’est trop bon d’être là. Avec vous.
Elle s’est blottie contre moi. S’est peu à peu apaisée.
- Si tu me disais maintenant…- Je les hais. Tous. Mon père. Ma mère. Et l’autre espèce de crétin de Savoy. Vous pouvez pas savoir comme je les hais.
- Parce que ?
- C’était un coup monté.
Et ses sanglots sont repartis de plus belle.
J’ai patiemment attendu qu’elle se calme.
- Un coup monté ?
- Oui. Ils étaient de mèche. Tous les trois. Savoy, c’est le type qu’ils tenaient absolument à me faire rencontrer. À me faire épouser. Tout était combiné. Qu’il prenne une chambre à l’hôtel où je travaille. Qu’il me dise qu’il avait fait six cents kilomètres rien que pour moi. Qu’il était tombé sous le charme en voyant les photos de moi sur Facebook. Ils étaient sûrs que j’allais me sentir flattée. Commencer à tomber amoureuse. Et c’est ce qui s’est passé. Oh, il a su y faire, allez ! C’est un malin. Et le piège était en train de se refermer. Mais heureusement… un instinct. Un sixième sens. Quelque chose en moi ...
... qu’était pas tout à fait tranquille. Et j’ai profité de ce qu’il était sous la douche pour aller jeter un œil à son portable. Et là, dans les appels émis, là, il y avait le numéro de mes parents. De mes parents ! Non, mais c’était quoi cette histoire ? J’ai voulu en avoir le cœur net. Je me suis mise à l’affût. Oui, ben j’ai été servie. Vous auriez entendu cette conversation qu’ils ont eue tous les deux, mon père et lui. J’étais un objet. Un meuble dont on dispose à sa guise. Je n’avais pas mon mot à dire. Juste à en passer par où ils l’avaient décidé, eux. À ma place. Comment je lui suis tombée dessus ! J’étais dans une de ces colères ! Je lui ai arraché le portable. Et tout ce que j’avais sur le cœur, je le lui ai dit à mon père. Tout. Il a pas été déçu du voyage. Après ça a été au tour du Savoy. Qui était tout pâle. Tout tremblant. Qui ne savait que répéter. « Mais je t’aime, moi ! Mais je t’aime ! » Tu parles ! Non. Quand on aime quelqu’un, on le manipule pas derrière son dos. Oh, mais c’est bien fini, tout ça ! Il est pas près d’avoir de mes nouvelles. Et mes parents non plus. Vaut mieux pas d’ailleurs !
Elle a redressé son oreiller. L’a tapoté.
- Bon, mais allez ! On les oublie. Ils existent plus. Je vais m’en laver de tout ça. On retrouve nos trucs à nous.
Elle a brusquement froncé les sourcils.
- Vous l’avez toujours l’enregistrement de quand mon patron m’a écoutée avec Savoy de la chambre d’à côté ?
- Je l’ai toujours, oui !
- Effacez-le ! Je veux pas ...