Sainte Amalberge
Datte: 24/12/2024,
Catégories:
nonéro,
délire,
Humour
Auteur: radagast, Source: Revebebe
... sainte patronne de la ville, Sainte Amalberge, qui guérit les problèmes hormonaux et qui favorise la fécondité féminine et les protège.
Un grand parc, avec chapelle où Sainte Amalberge pourrait entendre les prières de ses ouailles. Où des familles pourraient s’amuser sur des manèges dédiés, se restaurer et faire une multitude d’activités ludiques.
Certains de ses interlocuteurs émirent quelques objections. Pour construire un tel parc, il faut des permis de construire, des milliers d’études d’impact, et surtout trouver le financement et cerise sur le gâteau, trouver l’emplacement, et sans détruire l’environnement.
— Pas de soucis, répondait le sieur Tétique. Nous allons construire sur le site des anciennes entreprises Kikélà et Salustre, pour ce faire, nous aurons droit à des subventions de l’état et de la Communauté européenne. D’un point de vue environnemental, nous ne détruirons aucun écosystème, au contraire, nous dépolluerons et ferons disparaître une friche industrielle, un furoncle sur notre si belle localité.
Imaginez maintenant le nombre d’emplois créés pour édifier ce parc, en assurer la gestion et la maintenance, sans compter l’impact sur l’activité économique de la région.
Pour s’attirer les faveurs des associations écologistes, il insista sur le nombre d’arbres plantés sur cette surface de quarante hectares, les insectes et oiseaux qui seraient attirés par cette verdure.
Ursule Fureux voyait, lui, les électeurs arriver en rangs serrés devant ...
... les urnes, les restaurateurs et hôteliers imaginaient déjà afficher complet et refuser du monde.
Même l’évêque se voyait reçu en audience par le pape et bénir des hordes de pèlerins.
— J’ai déjà esquissé quelques plans, schémas, fait des études d’impact. L’idéal serait que les travaux débutent rapidement pour que les premiers visiteurs puissent venir dès le début de l’été.
ooOOoo
Emballés par le projet, des entrepreneurs de BTP se lancèrent tête baissée dans les travaux, amenant pelleteuses et grues, démontant les anciennes installations et édifiant les nouvelles, sans même attendre les fonds promis. Car comme le disait Didier Tétique, on va pas attendre que la Commission européenne se bouge le fion.
Tout le monde se lançait dans l’aventure à la suite de celui que toute la population appelait Monsieur Didier. Il fallait le voir arpenter le chantier, ses plans à la main, pointant du doigt telle zone ou telle autre, comme un général d’empire commandait ses troupes.
Les différents édifices commençaient même à sortir de terre. La chapelle, des boutiques de souvenirs, des restaurants, les fondations du futur Grand Huit, tout semblait rouler parfaitement.
Seule ombre au tableau, certaines rumeurs commençaient à circuler. Des fournisseurs se plaignaient de ne voir aucun règlement arriver. Mais les édiles, au fait de tous les méandres administratifs, se voulaient rassurants.
Puis un jour, les gendarmes débarquèrent sur le chantier et passèrent les menottes au ...