1. Un cocu heureux 7


    Datte: 07/03/2018, Catégories: Entre-nous, Hétéro Auteur: Accent, Source: Hds

    ... devenu commun comme un couloir dans un immeuble collectif et donc désirable comme une fosse commune : sans attrait, dévalué. Finalement mon fantasme s’autodétruira au fur et à mesure que les acteurs de l’acte d’amour deviendront des étrangers. Mylène se livrant à d’autres, écartant les cuisses devant d’autres, pénétrée par des pieux différents, réceptacle de spermes mélangés, sac à foutre, Mylène détachée de moi pendant sa chasse au sexe, Mylène aura changé, aura tout changé entre nous, trop changé pour moi. La femme défoncée sera une femelle quelconque, ma propre curiosité n’aura plus de sens, mon plaisir de la voir prise fera place au dégoût.
    
    Hélas je n’ai pas analysé assez vite les conséquences de mon fantasme dans le passé, je n’ai pas réagi hier soir pour empêcher le premier faux-pas. Au lieu d’intervenir aussitôt j’ai voulu voir. Pourquoi ai-je laissé à un autre le plaisir d’assommer ce salopard de maître-nageur. J’aurais encore pu sauver les apparences. Au contraire j’ai encouragé d’autres aventures ! Pauvre de moi. Tout est foutu. Il est trop tard. Je regarderai la situation se dégrader progressivement, j’assisterai aux coïts de Mylène et des amants intérimaires. Tant pis pour notre couple. Elle a obtenu carte blanche. Léa me ramène sur terre :
    
    - Allons Léo, laisse ma cuisse en paix, mets tes mains sur la table.
    
    Je relève les yeux, regarde mes compagnons. Léa enrage, Léo abat ses mains sur la table, l‘air désolé, confus. Pourquoi le visage de Mylène est-il ...
    ... cramoisi ? Léo lui aurait tripoté le corps sous la table ? A-t-elle honte d’avoir été surprise par sa rivale ? Ou serait-elle furieuse de croire que Léo a utilisé ses deux mains séparément pour caresser en même temps le genou, la cuisse ou le sexe de l’épouse d’un côté et les mêmes parties de son corps de l’autre côté, de la même manière, au prix d’un grand écart peu discret et improbable ? Ou plus probablement a-t-il effleuré un peu l’épouse pour accorder impunément plus de caresses appuyées à la femme désirée qui seule sait jusqu'où il a poussé l‘audace.
    
    Et sa rougeur dénoncerait une émotion forte, consécutive à des attouchements osés à l’abri de la table. L’exclamation de Léa avait-elle pour but de mettre fin à des caresses de son mari sur Mylène uniquement ? Je n’avais rien remarqué, mais lorsque Léo porte sa main gauche à son nez, tout est clair. Le maladroit corrige le geste en grattant sa lèvre supérieure: il hume au passage d‘un air distrait, il ne trompe personne. Le sagouin ! C’était une caresse intime, très intime, trop hardie aux yeux de l’épouse jalouse et courroucée.
    
    Ces deux là sont incroyablement impatients. Comme moi Léa subira le spectacle inévitable de leur union, ce soir; mais elle refuse d’assister à longueur de journée à une liaison affichée. Sa réaction vive les calme pour le moment, mais ne détend pas l’atmosphère, sauf à la table voisine où une jeune femme a vraisemblablement suivi le manège et rit ouvertement avant d’expliquer à voix basse, à sa ...