L'entretien d'embauche - Histoires de Sexe

L'entretien d'embauche

... ?
— C’est moi, entre.

Je sors de derrière le bar et tends la main pour saisir la feuille de papier qu’elle a à la main.

Je la parcours rapidement.

— Tu as peu d’expérience… Un peu de service en salle dans un job d’été sur une aire d’autoroute… C’est différent de ce qu’on fait ici.
— Oui, mais j’apprends vite. J’ai besoin d’un boulot, je suis super motivée.
— Tu es étudiante ?
— Oui, et j’ai besoin de bosser. Mes parents arrêtent de me financer les études.
— Ah…

Je jette un nouveau coup d’œil à son maigre CV. Elle me fait bonne impression, je lui propose tout de même un entretien.

— Tu as quelques minutes qu’on discute un peu ?

Je vois les derniers clients réclamer leur addition.

— J’encaisse les clients et on se pose avec un café pour parler après.
— OK.

Je sors la note et prends l’appareil à carte bleue pour encaisser les clients. Une fois ceux-ci partis, je ferme la porte, baisse en partie le rideau avant de proposer à Clara de prendre place sur un des canapés qui meublent le restaurant. Je nous sers deux cafés avant de prendre place face à elle.

— Donc tu es motivée à bosser ici ? Tu sais que c’est un métier qui peut être difficile. Pourquoi je te choisirais ?
— J’aime ce milieu. Même si j’ai peu d’expérience, je sais que je suis assez débrouillarde pour apprendre vite. J’ai du bagou, je m’entends bien avec les gens en général. Et surtout, j’ai besoin d’argent. Tant que vous me paierez, vous pourrez compter sur moi.

J’apprécie sa ...

... franchise. Je sens qu’on pourrait bien s’entendre. On passe encore quelques minutes à discuter horaires et missions. J’ai un peu peur de son manque d’expérience, mais humainement, ça pourrait vraiment le faire.

— Pourquoi tes parents ont arrêté de te financer ? Des problèmes à la fac ? Tu as foiré ton année ?
— Non, mais mes parents se sont mêlés de ma vie privée, je n’ai pas aimé.
— C’est plutôt normal non ? Tu as quel âge ?
— 21 ans.
— S’ils te financent, ils ont un droit de regard sur tes résultats, c’est logique.
— Les résultats sont bons. Ils ont juste mis le nez dans mes affaires privées et ont été choqués de ce qu’ils ont découvert sur moi.
— Tu aiguises ma curiosité, dis-je en riant. Ils t’ont vue fumer un joint ?
— Pas un joint, non.

Elle me regarde en souriant et se rapproche d’un air conspirateur.

— C’est le collègue de mon père que j’ai « fumé » si vous voyez ce que je veux dire.

J’imagine que ce n’est pas ce que je pense. Mais ma queue ne le voit pas de cette façon. Entre son air coquin et les images qu’elle a fait naître dans ma tête, je me sens durcir à toute vitesse.

Je ne peux pas m’empêcher de demander :

— « Fumé » ?
— Pompé, sucé, avalé.

Putain.

— Effectivement, il y a de quoi choquer des parents.

Je ne peux plus me lever tellement je bande. Elle baisse les yeux et s’en rend compte. Elle sourit.

— C’est une compétence que je ne peux pas mettre sur mon CV, mais je suis une excellente suceuse.
— Dans un restaurant, ce n’est ...