La plaine des Sables - Histoires de Sexe

La plaine des Sables

... donnant des directives précises, faisant très pro. Aidée par mes agissements, Brigitte se laisse prendre au jeu, je constate qu’elle ose maintenant sourire vers l’objectif, à moins que ce ne soit adressé à mon mari, ce qui ne serait pas étonnant.

Soudain, levant le bras, Victor clame :

— Petite pause, le temps de changer de batterie !

Ce qui nous fera un petit répit. Voyant que ma consœur est assez déboussolée, je préfère parler franchement, telle une grande frangine :

— Écoute, Brigitte, si tu ne veux pas faire certaines choses, il faut le dire carrément, y a pas de honte à ça. Mon mari et moi, on comprend, tu sais…
— Ce… ce n’est pas ça, Sabrina… Disons que… c’est soudain…
— Les joies de la vie et du hasard… Être photographiée te convient ?
— Euh oui… Du moment que les photos ne s’égarent pas…

Je la rassure :

— C’est pas le genre de mon homme de publier quelque chose sans l’avis de la personne concernée. De plus, il sait manier Photoshop pour masquer les visages et certains détails. Même moi, je m’étonne que ce soit moi sur la photo, c’est dire !
— Dans ce cas… C’est la première fois qu’on me photographie comme ça…
— Tu veux dire toute nue ? Ton mari ne t’a jamais shootée ?
— Je veux dire, avec une autre femme, par un autre homme que mon mari.

Pour tenter de la détendre, je plaisante :

— Ça va, tu survis ?
— Oui, oui… même si je suis quand même un peu gênée, je me sens en confiance…
— Tu te sens d’attaque à monter les marches suivantes ?
— ...

... Les marches suivantes ?
— Je te dis ça, parce que tu peux faire confiance à Victor pour aller de l’avant. Et je crois que ton mari est sur la même longue d’onde que le mien.

Elle devient cramoisie :

— Ben… ton mari… ça ne me dérange pas… je… je veux bien…
— Vu comment tu le regardes, ça ne m’étonne pas…
— Ah !? C’est si évident que ça ?

Mon bras sur ses épaules, je la rassure :

— Oh, juste un peu… Il n’y a pas de honte à désirer un homme, même si ce n’est pas le sien. Ton mari me plaît bien. De ce fait, c’est juste un petit échange standard pour quelques heures, c’est tout.
— J’aimerais bien avoir ta décontraction, Sabrina…
— Dans ce cas, continue à nous fréquenter…

Durant ce temps, les hommes palabraient, nous laissant discuter. Je fais un petit signe de la tête à mon mari, la séance continue, avec une Brigitte plus détendue. Elle ose un peu plus, elle me ressemble quand j’ai commencé. L’expérience venant, on oublie parfois ses débuts, et le fait qu’il est parfois si difficile de franchir un petit ruisseau qu’on imagine être un gigantesque fleuve.

Victor aurait pu nous pousser un peu plus, mais il a compris que Brigitte avait déjà bien donné lors du shooting. Il faut savoir reculer d’un pas pour mieux avancer de trois par la suite. Néanmoins, mon mari semble décidé à explorer une autre voie, puisqu’il nous annonce :

— Recomposons autrement les couples : Sabri avec Lionnel et Brigitte avec moi. Et puisque nous sommes sans doute amenés à être intimes, ...