Opération Circé - Histoires de Sexe

Opération Circé

... ?
— Oui, souvent, mais pas autant que je l’aurais souhaité. Je suis allé dans le Péloponnèse, les Cyclades, Samos, Lesbos, en Crète et à Athènes bien sûr.
— Cela doit être sympa les missions en Grèce…
— Oui, la population est très accueillante pour nous autres chercheurs français, et puis je ne te parle pas de la gastronomie ! Mais ces temps-ci, j’ai du mal à obtenir des financements… Et puis l’administration grecque est assez pingre avec ses universités. Cela pose énormément de problèmes, nombre d’étudiants grecs font leurs thèses à l’étranger du coup.
— Tu parlais l’autre jour du fait que les tensions en Méditerranée perturbent tes recherches ?
— Oui, la ville de Troie dont nous pensons maintenant qu’elle a bel et bien existé est en territoire turc, comme le reste de la côte d’ailleurs dans le golfe d’Izmir. Smyrne n’est plus Grec, et ce depuis longtemps. D’ailleurs, les Français dans leur majorité, s’ils se plaignent de l’occupation nazie pendant la Seconde Guerre mondiale, n’ont pas idée de ce qu’ont enduré les Grecs pendant des siècles avec l’occupation ottomane !
— Sauf peut-être les Alsaciens et les Mosellans.
— Très juste, mais l’occupation germanique fut tout de même moins longue dans leur cas. En tout cas, jusqu’à récemment, j’arrivai à faire des déplacements aussi bien en Grèce qu’en Turquie. Non seulement il y a les tensions politiques mais aussi nombre de mes collègues universitaires turcs sont en prison…
— Pas top, ça… Et tu disais aussi avoir des ...

... soucis de financement ?
— Oui, mes dernières demandes ont été refusées, tant à l’ANR* qu’à l’Europe.

Je fis un compte-rendu personnel de cette conversation qui me servit à proposer mon plan. Celui-ci fut rapidement accepté par le directeur des opérations du service. Trois jours plus tard, je fus conviée le matin avec Mélanie à une réunion en présence d’un certain nombre de membres du service, dont le directeur des opérations, le responsable de la zone Grèce et Jeanne-Marie. Nous étions en liaison vidéo avec nos homologues grecs qui parlaient tous français et nous tînmes donc la réunion dans notre langue.

— Bonjour Arthur, dit Dimitrios au chef des opérations dans un français excellent.
— Bonjour, Dimitrios, content de te revoir.
— Moi aussi, Arthur. J’ai avec moi notre point de contact avec vous, Georgios ainsi qu’Ēléktra, notre experte en linguistique et qui maîtrise entre autres parfaitement le grec ancien.

Georgios et Ēléktra nous dirent bonjour également dans un très bon français.

— De notre côté, nous avons David, que Georgios connaît bien, Jean qui s’occupe de la logistique, Jeanne-Marie des projets spéciaux et Alexandra et Mélanie qui sont à l’origine de la proposition faisant l’objet de cette réunion.
— Bien, merci Arthur. Nous sommes très honorés que la France souhaite une fois de plus nous aider dans ces moments difficiles. L’idée d’ouvrir un contre-feu contre le pouvoir turc actuel en utilisant le plan culturel est une idée superbe.
— Il faut remercier ...