1. Une folie


    Datte: 16/07/2019, Catégories: f, fh, volupté, cérébral, revede, pénétratio, conte, portrait, Auteur: Paxal, Source: Revebebe

    Jean-Pierre était un homme heureux. Il l’était parce qu’il avait définitivement bouclé le dossier « Avandis », parce que sa vie était ce qu’il avait toujours souhaité qu’elle fût : une vie calme, régulière et sereine. Il avait une épouse charmante, Jacqueline, qui, comme lui, n’était pas imprévue. Il avait un emploi sérieux - bien que peu valorisant - qui ne lui procurait que de faibles désagréments : un dossier un peu compliqué de temps en temps, un collègue parfois suffisant, un chef légèrement hautain… mais rien de très grave. Ses semaines étaient immuablement identiques : le lundi, le repas du midi était pris avec l’ensemble des collègues de bureau, chef compris, le mardi était organisée une réunion de concertation du service dans lequel il travaillait, le mercredi… le jeudi… et le vendredi, décontraction dans le bureau et plaisanteries de rigueur !
    
    Quant au samedi…
    
    Le samedi était chargé. Il lui fallait, le matin, faire les courses avec Jacqueline pour la semaine à venir, et il se ruait le cœur léger dans la grande surface la plus proche. Puis, il consacrait toute l’après-midi au sport que retransmettait généreusement la télévision sur sa «TV NextGen écran-plat ». Enfin, le soir, une fois couché, il s’abandonnait depuis bientôt quinze ans à ce qui constituait le rituel obligé de son mariage. Jacqueline, toujours plaisante, recevait l’hommage de Jean-Pierre avec respect et civilité. Sauf circonstances exceptionnelles - ce qui, en fait, ne se produisait jamais - ...
    ... tous les samedis soir, Jacqueline était disposée et Jean-Pierre actualisait son geste d’amour. Depuis bientôt quinze ans.
    
    La télévision avait fini de retransmettre - en léger différé - la formidable course de Formule 1 tant attendue et vantée par les médias. Jean-Pierre, après avoir vérifié l’heure sur la pendule, décida qu’il était temps de se coucher. Jacqueline, comme très souvent, était déjà au lit, « le sport n’étant guère une activité féminine ». Elle parcourait nonchalamment une revue quelconque dont les pages paires, selon le credo moderniste des rédacteurs en chef, n’ont plus qu’une unique vocation : informer les gens à l’aide de publicités…
    
    « Pas ce soir… »
    
    Jean-Pierre fut d’abord surpris par cette réponse, puis, consciencieux, il chercha des éléments, les détails qui durant la semaine pouvaient expliquer ce refus. Autant dire que sa recherche fut vaine, mais ce salutaire exercice le conduisit vers un sommeil bien mérité.
    
    La semaine suivante fut aussi peu mouvementée que la précédente. Jean-Pierre, parfaitement égal à lui-même, nageait dans la félicité que lui procurait la monotonie de la vie. Le soir, il rentrait, embrassait Jacqueline toujours heureuse de son retour, prenait un verre de vin - une folie ! - mangeait, regardait la télévision puis se couchait sans oublier de déclarer, sur un ton éclatant de bonheur, une bonne nuit à Jacqueline qui, bien souvent, dormait déjà.
    
    Un incident pourtant avait eu lieu le jeudi. Alex, un collègue de bureau - un ...
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