1. Les petites stagiaires: Amandine I,3


    Datte: 14/07/2024, Catégories: Entre-nous, Hétéro Auteur: Exorium, Source: Hds

    Un hurlement dans la nuit. Un cri d’épouvante qui m’a réveillé en sursaut. Ça venait de la chambre d’Amandine. Je me suis précipité.
    
    Qu’est-ce qu’il y a ? Qu’est-ce qu’il se passe ?
    
    – Ah, c’est vous ! J’ai fait un cauchemar. C’était horrible. Affreux.
    
    Je l’ai bordée. J’ai arrangé son oreiller.
    
    – Là… Là… C’est passé. C’est fini. Rendors-toi !
    
    – Me laissez-pas ! Ça va recommencer. S’il te plaît, t’en va pas ! Reste là ! Dors avec moi !
    
    Elle a soulevé la couette, m’a agrippé par le bras.
    
    – Venez ! J’ai peur.
    
    Je me suis glissé auprès d’elle. Elle s’est blottie contre mon épaule, s’est presque tout de suite rendormie, la respiration apaisée. Ses seins se soulevaient lentement, tout tièdes, contre mes côtes. À rythme régulier. Ses cheveux me caressaient le cou. De temps à autre, ses doigts se crispaient sur mon poignet.
    
    Je n’ai pas réussi à trouver le sommeil.
    
    Elle, elle s’est réveillée un peu avant six heures.
    
    – Vous dormez pas ? Comment j’ai honte ! Vous pouvez pas savoir.
    
    – Honte ? Et de quoi donc ?
    
    – Ben, attends ! À vingt-et-un ans, bientôt vingt-deux, je suis pire qu’une gamine de dix ans. J’ai peur la nuit. Faut qu’on dorme avec moi et qu’on me tienne la main.
    
    – T’avais fait un cauchemar.
    
    – C’est pas une raison.
    
    – Et c’était quoi ce vilain rêve ?
    
    – Oh, rien ! Des conneries.
    
    – Mais si, dis ! Tu te sentiras mieux après, tu verras.
    
    – Vous me foutiez dehors.
    
    – Ah, carrément !
    
    – Pour rester tout seul avec l’autre, ...
    ... là, cette Jessica. Qui se moquait de moi tout ce qu’elle savait. Vous l’auriez vue ! Mais le pire, c’était vous. Vous étiez odieux. Comme une moins que rien vous me traitiez. Vous le ferez pas en vrai, hein ?
    
    – Bien sûr que non ! Qu’est-ce que tu vas chercher !
    
    – Ça avait l’air tellement réel tout ça.
    
    – Tu resteras ici aussi longtemps que tu voudras.
    
    – Promis ?
    
    – Juré.
    
    Jessica s’est montrée admirative.
    
    – Elle manœuvre vraiment bien. Très très bien. Et elle arrivera à ses fins.
    
    – C’est-à-dire ?
    
    – Tu le sais aussi bien que moi.
    
    À cette nuit-là il n’a plus, par la suite, été fait la moindre allusion. La vie a repris son cours d’avant. On s’est réinstallés dans nos habitudes. Lorsque Jessica venait, Amandine disparaissait dans sa chambre, dès que possible, sous un prétexte ou sous un autre. Ou bien allait s’installer, jambes repliées, devant la télé, dans le séjour. Si nous n’étions que tous les deux, elle s’éternisait au contraire, se montrait volubile, sautait du coq à l’âne, faisait, de temps à autre, une rapide allusion au boulot.
    
    ‒ Qu’est-ce que c’est chiant, la gestion. Non, mais quelle idée j’ai eue d’aller m’enfourner là-dedans, moi ! Faut bien faire quelque chose dans la vie n’importe comment.
    
    Et finissait presque toujours par mettre la conversation sur Jessica.
    
    – Vous savez ce que je pense ? Eh bien c’est qu’elle vous satisfait pas tant que ça, tout compte fait, cette nana.
    
    – Qu’est-ce qui te fait dire ça ?
    
    – C’est que ...
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