Les limites de la force 3
Datte: 27/06/2024,
Catégories:
Entre-nous,
Hétéro
Auteur: Briard, Source: Hds
Partie 3
La quatrième année d’internat de Lopo fut ponctuée de stages. À chaque fois plusieurs CHU hôte étaient offert au choix et, systématiquement, il s’en remettait à Sylvaine pour choisir le lieu.
Elle l’aidait également dans le choix des vêtements qu’il devait prendre avec lui, sur le ou les parfums, jusqu’à celui de l’hôtel où il devait séjourner.
C’est pendant cette année-là que l’idée de prendre du galon traversa l’esprit de Sylvaine.
Elle pouvait postuler sur un emploi de cadre de santé, de directrice de crèche, mais également comme responsable de la coordination des actions en faveur de la petite enfance au sein d’un centre social ou d’un CHU.
Elle pouvait aussi postuler sur un emploi de puéricultrice territoriale, assurer des permanences et visiter les parents pour les prévenir des risques liés à la petite enfance.
Plusieurs choix s’offraient à elle, tout autant de pistes possibles.
À son tour, elle multiplia les stages préparatoires à chacun des postulats, ce qui les éloigna l’un de l’autre des semaines entières, ne leur laissant que les week-ends pour se retrouver.
Pour lui permettre de prendre une décision, Lopo, une fois absorbé le contenu de chaque stage, lui présentait les tenants et aboutissants du poste et lui dressait un tableau des avantages et inconvénients de l’emploi.
Mais, en dépit d’une source de données enrichie par tous les conseils de son mari, Sylvaine restait confuse et indécise, ne sachant quelle décision ...
... prendre.
Le temps passait. Lopo finissait sa dernière année d’internat et semblait plus préoccupé par ses propres soucis que par la carrière de sa femme et son avenir.
Elle lui reprocha plusieurs fois de ne pas suffisamment l’aider, ce qui ne semblait pas l’affecter plus que ça.
Elle s’en ouvrit à son amie, témoin et collègue Marjorie.
- Tu ferais quoi, toi, à ma place ?
- Mais je ne suis pas à ta place ma chérie. Le problème, c’est que nous sommes très différentes, c’est d’ailleurs ça qui nous a rapprochées.
Elles buvaient un café à la cafétéria de l’hôpital.
- Toi tu es posée, réfléchie. Moi, je suis fonceuse, insouciante.
- Bon, mais ça ne m’aide pas beaucoup.
- Tu vois, moi, je prendrais le poste qui se trouve le plus près de chez-moi. Tu as quatre choix possibles et aucun ne s’impose à toi. Il te faut un critère objectif, indéniable et indiscutable. Alors pourquoi pas celui qui présente l’avantage de te permettre d’être chez-toi pour déjeuner et au plus tôt le soir ?
Sylvaine n’avait pas envisagé cet angle de vue, mais le trouva assez intéressant finalement.
- Tu vois, on en parle depuis des semaines avec Lopo et il n’a pas été fichu de m’aider à choisir. J’en parle cinq minutes avec toi et tu me donnes une idée lumineuse.
- Oh, moi je t’ai simplement dit comment je ferais si j’avais à faire ce choix. Ne va pas te monter la tête plus que ça. Ton Lopo, il n’y a pas pensé, voilà tout.
Elle n’évoqua pas cette conversation à son mari en rentrant ...