Yisingr - Histoires de Sexe

Yisingr

... Marie-Gabrielle.

Le dragon frappa plusieurs fois le sol du bout de sa queue. Marie-Gabrielle frémit. Venait-elle de mettre le dragon en colère ?

— Votre réaction l’amuse, indiqua Bregnar.

Marie-Gabrielle soupira d’aise. Elle avait craint de l’agacer.

— C’est impossible, car Yisingr et moi sommes en symbiose. Je ressens ce qu’il ressent. Je vois ce qu’il voit. Même si je sors, je serai là, dit Bregnar en désignant son crâne. C’est plus honnête vis-à-vis de vous que je sois présent physiquement.
— Je ne veux pas que vous me touchiez, ni même que vous m’approchiez, indiqua Marie-Gabrielle.
— Ce n’est pas dans nos habitudes… commença Bregnar.
— Je refuse de briser mes vœux ! le coupa Marie-Gabrielle d’un ton sec.
— Vos vœux ?
— Je suis prêtresse, indiqua-t-elle.

Bregnar eut un regard vers la robe en boule sur le sol et hocha la tête.

— Je croyais que le sexe vous était interdit, dit Bregnar.
— Seulement avec des êtres humains, précisa Marie-Gabrielle.
— Belle pirouette, prêtresse. Je m’en voudrais de blasphémer. Je me contenterai donc de regarder et de profiter du spectacle.
— Comment pourrais-je vous croire ?
— Je le jure sur mon honneur ! précisa Bregnar.
— L’honneur d’un homme qui a violé une jeune femme sans défense ?
— Nous l’avons violée tous les deux, répliqua Bregnar.

Étrange ligne de défense, pensa Marie-Gabrielle.

— Yisingr ne souhaite pas plus que moi contrarier les dieux, poursuivit Bregnar. Bon, vous voulez qu’il vous baise ou pas ...

... ?
— Oui, dit Marie-Gabrielle qui crevait d’envie de passer à la suite, tout en gémissant de la présence non désirée du dragonnier.

L’homme arborait un corps magnifique. Marie-Gabrielle aurait adoré recevoir sa participation. Ses vœux l’interdisaient. La prêtresse soupira. Après tout, pourquoi pas ? Simple observateur, cela passait, non ?

Bregnar lui fit signe de le suivre. Marie-Gabrielle ne bougea pas. Une douce poussée du museau d’Yisingr sur son dos, entre ses omoplates, la fit avancer. Derrière un haut rocher, elle découvrit un pilori.

— Pourquoi voulez-vous m’attacher ? grogna Marie-Gabrielle à l’adresse de Bregnar.

L’idiote ne lui avait jamais parlé d’un quelconque système d’attache. Ces deux-là l’avaient dominée par la simple terreur.

— Ce n’est pas moi qui le souhaite, répliqua Bregnar. C’est lui.

Marie-Gabrielle se tourna vers Yisingr. Les joues du dragon ondulèrent de nouveau. Marie-Gabrielle plissa les paupières. Elle voulut en avoir le cœur net.

— Suis-je une femme ? demanda Marie-Gabrielle.

Le dragon pencha la tête et ses joues ondulèrent.

— Suis-je un homme ? interrogea-t-elle.

Les naseaux se contractèrent plusieurs fois, comme si la bête se trouvait sur le point d’éternuer.

— Me souhaites-tu attachée ?

Les joues ondulèrent.

— Pourquoi, puissant dragon ? J’ai envie de te sentir en moi ! Je ne te fuirai pas.

Le dragon s’ébroua. Marie-Gabrielle estima que cela exprimait la joie.

— Ne fais pas de promesse que tu seras ...