1. La clef USB (6)


    Datte: 23/04/2024, Catégories: Entre-nous, Hétéro Auteur: Exorium, Source: Hds

    ... justement, qui fait tout le sel de la chose. Aller le plus loin possible. Sans pourtant aller trop loin. Cette montée d’adrénaline ! Ces sensations subtiles ! Oh, mais tu dois en savoir quelque chose, toi, non ?
    
    Elle a cherché à gagner du temps.
    
    - Moi ?
    
    - Ben oui, toi ! Me dis pas que tu l’as jamais fait…
    
    Et toujours sa queue à palpiter contre elle.
    
    Elle a éludé.
    
    - On… On pourrait nous entendre, Antoine…
    
    - Bien sûr que non ! Il y a la musique. Et personne ne fait attention à nous. Mais tu ne m’as pas répondu.
    
    - Tu me croiras pas.
    
    - Ah, ça, c’est sûr que si tu me mens, je te croirai pas. Alors ?
    
    Elle a rendu les armes.
    
    - Ça m’est arrivé, oui.
    
    - Ah, tu vois ! Et ça t’arrive encore. Non ?
    
    Ben si, oui, il se doutait bien.
    
    - Ah, ça, te connaissant comme je commence à te connaître, je fais plus que me douter. Et dans des tas d’autres endroits aussi, tu te le fais, j’imagine.
    
    La musique s’est arrêtée.
    
    - Tu me raconteras. On a tout notre temps.
    
    Et elle est retournée s’asseoir aux côtés de Benoît.
    
    * * *
    
    Kevin a attaché sa ceinture.
    
    - Quelle purge ! Mais ça, fallait s’y attendre ! Quand c’est ma mère qu’invite…
    
    Il a soupiré.
    
    - J’étais coincé entre un type qui me vantait ses exploits à la chasse et un autre qui tenait absolument à m’expliquer son arbre généalogique. Ce dont je n’avais strictement rien à foutre. Remarque, de ton côté, t’as dû en baver aussi. Avec mon frère… Il était comment ?
    
    - Égal à lui-même.
    
    - ...
    ... Je vois.
    
    Il s’est tu. S’est mis, très vite, à somnoler.
    
    Et elle, elle est retournée par la pensée là-bas.
    
    Avec Antoine. Son souffle dans son cou quand ils dansaient. Et sa queue. Sa queue toute dure contre sa cuisse.
    
    En douce qu’il avait raison, Antoine. Sur toute la ligne. Elle adorait ça, se le faire quand il y avait du monde autour. Dans les toilettes publiques, oui. Ici ou là. Dans les douches, au camping, l’été. Dans celles de la piscine où il lui était quelquefois arrivé de se rendre uniquement pour ça. N’importe où. Dès qu’elle pouvait en fait. C’était chevillé à elle, ce truc. Depuis toujours. Il avait raison, oui. C’était grisant de jouer avec le feu. De flirter avec les limites. De suspendre juste à temps. Quand on pouvait. Parce qu’il pouvait quelquefois arriver que, quand on était lancée… Comme la fois où, en fac, ça l’avait complètement débordée. Rien à faire pour arrêter. C’était au-dessus de ses forces. Et les filles qu’étaient en train de se refaire une beauté au lavabo d’éclater de rire. Et d’y aller de tout un tas de commentaires. « Eh ben, dis donc, l’autre là-dedans ! » « C’est Dumas qui te met dans un état pareil ? » Dumas, un vieux prof, tout voûté, tout tremblotant. La risée de toute la fac. « On attend qu’elle sorte ? Qu’on voie qui c’est. » « Et la tête qu’elle fait. » Et elle était restée coincée plus d’une heure à l’intérieur, à attendre qu’elles se lassent, qu’elles finissent par abandonner la place. Mais tout de même, t’étais pas trop ...