1. Les limites de la force


    Datte: 12/04/2024, Catégories: Entre-nous, Hétéro Auteur: Briard, Source: Hds

    ... les choses allaient évoluer.
    
    Un soir, à la sortie des cours, elle vit un attroupement et une demi-douzaine de jeunes encerclant un garçon fluet d’apparence.
    
    Deux d’entre eux le tenaient par les bras et le bloquaient contre le grillage pendant que le caïd de la bande lui distribuait des gifles tout en l’invectivant.
    
    - Alors, non content de faire le savant, tu as voulu me ridiculiser devant toute la classe ?
    
    Vlan !
    
    - Hein, tu m’as pris pour un crétin devant la prof ?
    
    Vlan !
    
    - Tu te crois plus intelligent que tout le monde ?
    
    Une nouvelle baffe allait partir quand le bras du bourreau fut saisi par une poigne de fer.
    
    Le jeune homme se retourna les yeux exorbités.
    
    - Tu me lâche salope ou je te…
    
    Il n’eut pas le temps de terminer sa menace que Sylvaine, l’index et le majeur formant un V, lui planta un doigt dans chaque œil.
    
    Il hurla, mais son cri fut stoppé net par un direct à la mâchoire qui l’étala pour le compte.
    
    La jeune fille saisit l’un des deux garçons qui tenait le bras de la victime par le col.
    
    - Tu le lâches ou je te pète les dents.
    
    Les deux voyous détalèrent immédiatement, laissant leur souffre-douleur complétement hébété.
    
    Elle lui caressa gentiment la joue.
    
    - Ça va, ils ne t’ont pas fait mal ?
    
    Il se secoua, remis de l’ordre dans ses vêtements avant de répondre.
    
    - Non, ça va. Je ne sais pas ce que j’aurais pu faire sans ton intervention. Tu m’as sauvé la mise. Ces salopards me harcèlent depuis la rentrée, et ils ...
    ... avaient décidé de me casser la gueule aujourd’hui.
    
    - N’aie crainte, je suis certaine que cela ne se reproduira plus.
    
    Elle l’observa pendant qu’il remettait de l’ordre dans sa tenue.
    
    Il était aussi grand qu’elle, mais d’aspect plutôt frêle.
    
    Son visage était émacié, avec des traits très fins. De longs cils courbés encadraient de jolis yeux vert perroquet, légèrement en amande et qui attiraient irrésistiblement le regard. Son nez était fin et droit, sa bouche légèrement ourlée et son menton avait la particularité d’avoir un creux assez prononcé en son centre.
    
    Sa chevelure blonde, tombant sur ses épaules, soulignait la fragilité de sa silhouette.
    
    Elle le trouva beau et eut un coup de cœur pour ce jeune homme à l’aspect ténu et si vulnérable.
    
    Elle lui tendit la main.
    
    - Moi c’est Sylvaine.
    
    Il lui sourit et lui serra la main.
    
    - Lopo
    
    Elle n’avait jamais entendu ce prénom.
    
    - Lopo, tu veux dire comme …
    
    - Oui, lopette, tu peux le dire. C’est comme ça que tous ces connards me surnomment.
    
    Il lui fit un clin d’œil et elle éclata de rire.
    
    - Non, je veux dire comme lopez. C’est d’origine espagnole, c’est ça ?
    
    - Oui, ma mère est d’origine espagnole. Ses grands-parents ont fui le régime de Franco et sont arrivés ici en trente-neuf.
    
    - Ça vient donc de Lopez alors ?
    
    - Non, ça vient de lupus qui en latin signifie loup.
    
    Elle ne lui avait toujours pas lâché la main.
    
    - Mais, comme tu as pu le constater, je n’ai rien d’un loup. Je suis plutôt un ...
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