Un fétichiste - Histoires de Sexe

Un fétichiste

... peu mutin et ne note rien. Je me sens rougir légèrement et croise les mains devant moi. Maintenant que je suis là, je dois poursuivre… plus possible de faire marche arrière !

— La lingerie, donc, et surtout les bas, que j’affectionne plutôt que les collants. Ils me font toujours de l’effet !

Je m’interromps en voyant la docteure me dévisager intensément, la bouche entrouverte et le crayon reposant négligemment sur sa lèvre inférieure.

— Continuez, je vous écoute, dit-elle en posant son stylo, comme prise en faute.
— Très bien. J’aime regarder, caresser les bas. Cela génère beaucoup d’excitation chez moi, invariablement, mais depuis peu, j’ai l’impression que ce penchant s’est mué en obsession. J’ai une maîtresse qui porte des bas avec des tenues affriolantes. Je lui demande de les garder pendant que je… Pendant nos ébats…

Une soudaine impression d’en avoir trop dit. Mon esprit a projeté l’illustration de mes propos sur le grand écran de mon imagination : des femmes en bas et robes légères dans une rue bondée, par centaines ; des bas-couture noirs et des talons aiguilles devant moi, portés par une blonde penchée sur le capot d’une voiture ; des bas blancs bordés de dentelle sous le déguisement d’infirmière de ma maîtresse… Mon pantalon me semble encore avoir rétréci au niveau de l’entrejambe.

— Je vois…

Docteure Binet, sans un mot, rédige quelques notes. Ce faisant, elle croise lentement les jambes, et surprend mon regard qui se pose alors incidemment ...

... sur ses mollets gainés de noir. Je rougis légèrement. Était-ce un piège ?

Pour mon deuxième rendez-vous avec Docteure Binet, ma nervosité n’est pas retombée. J’ignore toujours quel va être le déroulement de ma thérapie. D’autant plus qu’elle ne m’a aucunement laissé entendre que je souffrais d’une pathologie connue.

Je la retrouve assise à son bureau, elle est vêtue d’une tunique blanche à col chinois et d’une jupe écossaise en tweed couvrant ses genoux. Dommage, me dis-je, sa silhouette semble plutôt élégante.

— Bonjour, Franck, vous allez bien ?

Je note avec une certaine surprise le changement de ton par rapport à la dernière séance, mais me contente de hocher la tête… Satanée timidité ! Dans toute autre situation, j’aurais osé un peu d’humour pour me détendre un peu.

Docteure Binet se lève, retire ses lunettes et les pose devant elle sur un épais classeur. Elle contourne son bureau pour venir s’y asseoir, juste devant moi, et pose ses mains sur le bord en me fixant du regard. Je n’ose détourner les yeux de ses iris verts, sentant la proximité de sa poitrine face à moi. Les effluves de son parfum me parviennent, avec des notes subtiles de vanille.

— Nous allons essayer de mieux appréhender votre… penchant pour les bas. Vous êtes d’accord, Franck ?
— Oui, essayons…
— Si je vous dis que sous cette jupe plutôt classique, je porte de jolis bas noirs, que je me suis offerts précisément pour mener à bien votre thérapie, qu’est-ce que cela vous inspire, Franck ...