Le hasard fait si bien les choses - Histoires de Sexe

Le hasard fait si bien les choses

... Toute sa personne irradie d’une sorte de bienveillance amusée.

— Ouais… Une ptite choucroute ou un cassoulet du matin…

La bombe sexuelle repousse une mèche de ma joue avec un regard à faire fondre en larmes un mercenaire tchétchène. La mort de la mère de Bambi c’est du pet de lapin. Comment s’appelle ce fichu lapin d’ailleurs ?

— Ton cadeau est très patient. Il prendra un autre café. Le temps que tu lui expliques que tu es complètement à l’Ouest et que tu paniques. Et ce, parce qu’une femme que tu as déjà envie de bouffer toute crue, va te préparer ton petit déjeuner. Tu es salé ou sucré ?
— Quoi ?

Chloé n’a pas refermé la porte du réfrigérateur.

— Je ne parle pas de toi. Toi tu es salée et je te mangerai plus tard. Tu préfères un petit déjeuner salé ou sucré ?
— Salé… Comme tu veux.

Il m’est impossible de déterminer depuis combien de temps nous sommes debout dans cette cuisine. Une cuisine dans laquelle je ne reste jamais plus de quelques minutes. C’est simplement l’endroit où je prépare mes cafés et où je réchauffe mes plats au four micro-ondes. Chloé a reposé le mug rouge et blanc sur un plan de travail anthracite et son index est venu caresser le dos de ma main.

— Putain Jul… Je n’aurais jamais pensé que tu sois dans un tel état.
— Tout va bien je…
— Chut ! J’ai réfléchi tu sais… Je vais te dire ce que je pense le mieux pour nous. C’est pour ça que je suis revenue si vite. J’avais envie de te voir à peine seule chez moi… Une petite semaine. Je ...

... reste avec toi une semaine. Tu te lèves avec moi. Tu te couches avec moi. Entretemps, tu travailles et je bosse mes cours chez toi. Tu me baises quand tu veux et j’espère que tu le feras très souvent. Et on pourra faire d’autres petites choses…
— La semaine… Oui. D’accord. Quelles choses ?
— On se disputera pour que tu ailles fumer tes saletés de clopes sur le balcon…
— Plutôt crever !
— … Ou parce que j’ai toujours les pieds froids au lit et chercherai à les coller aux tiens.
— Supportable.
— Interdiction de péter au lit…

Je n’ai pas pu contenir une moue réellement ébahie.

— Interdiction valable pour nous deux alors…

Je n’ai pas su que répondre d’autre. Je suis incapable d’aligner mes pensées.

— C’était un piège. Maintenant je sais que tu pètes au lit ! Tu viens de tomber de ton piédestal ma Jul…

Je ne peux que rester à observer Chloé sans rien ajouter. Sourire et compréhension. Appréhension et tendresse. J’apprends à lire cette femme alors qu’elle a déjà lu en moi. Une première. Je ne suis pas facile à cerner. Et merde, la psy c’est moi !

— J’étais sur un piédestal…
— Ouais… Et sinon… Je pars quand tu veux. Tu crois que ça va le faire Jul ?
— Je ne veux déjà plus que tu partes…

C’est venu d’un coup. Mes mots sont sortis tout seuls en obéissant à une brusque réalité venue me percuter. Depuis qu’elle est là, je ne vois qu’elle. Sa simple présence m’accapare entièrement. Chloé ne bronche pas. La bombe joue les imperturbables mais ne peut pourtant pas ...