La Dame de Maubourguet.
Datte: 01/03/2024,
Catégories:
Entre-nous,
Hétéro
Auteur: Iovan, Source: Hds
... Bas atrapa une mique!* ...Ça n'est pas arrivé souvent...Il faut dire aussi que j'étais parfois très désobéissante...
Ma petite Thérèse, tu étais donc restée toute ta vie, et tu gardais encore cette attitude de petite fille qui baissait la tête quand elle se faisait gronder par son seigneur et maître, parce qu'elle avait désobéi... par delà les années, tu restais une vilaine petite fille!
Car tu avais fauté! Ne discute pas! Quand? Comment veux tu que je le sache... mais, tu avais fauté! Tais toi!... Avant... dans une autre vie...Si ce n'était toi, c'était donc ta sœur...
Et quand bien même! Tu avais bu au sein maternel la certitude que tu étais de la race des servantes.
Et je songeai à ces générations de femmes, nos grand-mères, qui , comme toi, avaient dû sans même s'en rendre compte accepter l'odieux ordre établi par le mâle, despote bercé trop près du mur sur lequel étaient inscrites les certitudes du dogme : « La Femme, enfant malade douze fois impur » ...asséné avec l'autorité du poète: M. Alfred de Vigny... pourtant « La mort du loup » c'est loin d'être con!
Ou enfonçant le clou avec l'autorité du génie: « La femme est la seconde faute de Dieu. » de M. Nietzsche. Savoir que même un génie, ça peut dire des conneries peut rassurer, certes... Mais, Nietzsche, quand même … Merde!
Comment veux tu t'en sortir indemne?
Alors oui, ma Tartine …! J'étais reparti dans une de mes digressions compulsives, mais c'était ta faute aussi … que de tendresse ...
... j'éprouvais pour toi...
Les bonheurs qu'on t'avait permis, et ceux là, personne ne pouvait te les enlever, ces bonheurs, dont tu me parlais avec tant de verdeur et de sève ne t'avaient été accordés que par la grâce et le caprice de ton seigneur et maître.
Quant à toi, Armand, cher vieil Armand que tes chimères soient remerciées, quel bonheur, pour ta petite Thérèse que ton caprice...ce qui se cachait dans les méandres baroques de tes obscurs désirs de mâle lui ai ouvert tous ces possibles. Béni soit ton esprit pervers !
Elle me fit encore bien d'autres confidences, dans lesquelles, je la sentais revivre, la coquine, les moments qui avaient sûrement été les sommets de sa vie... Ce n’était pas Tartine Mariol que j'avais devant moi, mais la belle délicate jeune femme de la photo avec son sourire sage dont je savais maintenant les secrets si délicieusement pervers.
Et puis, il fallut partir... l'heure, dans notre dos, encore une fois avait tourné...
J'embrassai ma jolie petite amoureuse de quatre vingt deux ans, après qu'elle m'eut offert deux douzaine d’œufs, frais pondus, et un cageot de pommes.
— Des Bénédictins... Mange les avec du pain et beurre...un délice!
Je serais à Bordeaux à dix heures... Et la route me disait que j'avais bien fait de mettre le clignotant à droite, de ne pas éviter le joli petit bourg et cette si belle rencontre.
Je lui souhaite mes vœux chaque année...parfois elle oublie...nous nous téléphonons de temps à autre.
Je ne manque jamais de ...