Yüko - Histoires de Sexe

Yüko

... plus près. Effectivement, il y a de la lumière, quelqu’un qui n’est pas discret. Et pour cause : Bill se balade de bureau en bureau.

— Pouvez pas savoir, c’est un moulin, votre réseau, tout le monde peut entrer-sortir comme une fleur et sans laisser de trace. Alors j’ai mis au point une version améliorée de mon truc : logiciel maître sur le serveur et routine sur chaque poste. Avec ça, c’est une citadelle !
— Je n’en doute pas, Bill. Mais vous savez qu’il est deux heures du matin et qu’ici il y a une protection volumétrique ? Que vous avez déclenchée ! C’est pourquoi je suis ici et ces messieurs de la police aussi.
— Ah ben merde !… Désolé, j’savais pas. J’me suis laissé enfermer sûrement hier soir… pas trop la notion du temps. J’étais dans mon truc sur les serveurs et puis… Ben oui quand ça a été au point je suis allé dans les bureaux pour mettre la routine sur chaque poste… Désolé.
— Bon, ce n’est pas très grave. Messieurs, merci, pardon pour le dérangement, juste, je n’étais pas prévenu de cette maintenance informatique…
— Ah ben merde, j’ai fait déplacer les keufs. Et puis je vous ai tiré du lit… Vraiment… Sais pas quoi dire.
— Oui, moi, ce n’est pas bien grave, c’est plutôt pour la petite. Si elle a eu peur, ce ne sera pas facile de la rendormir.
— Ah, vous avez une petite fille…
— Oui, Naomi.
— Joli, Naomi, ça fait… oriental.
— Oui, comme sa maman.
— Ah ? Parce que vot’ dame…
— Voyons Bill, je vous l’ai présentée : Mahoko, du service développement Asie.
— ...

... Ah… J’avais pas percuté, s’cusez-moi. Oh ! La chance, une jolie femme, une petite fille qui doit être belle aussi…
— Comme sa maman. Venez, au point où on en est, on va prendre un café.
— Pas de refus. Vous en avez de la chance, vous savez ? Moi, c’était ma seule envie, avoir une jolie petite famille comme ça. Ça, c’est la vraie vie. Peu importe le boulot du moment qu’on gagne sa croûte et qu’on s’emmerde pas trop… Mais rentrer chez soi, retrouver une femme aimante, un bout de chou qui vous saute dans les bras…(et de grosses larmes lui coulent sur des grosses joues mal rasées).
— Et… ça n’a pas marché pour vous ?
— Eh ben non. J’avais trouvé une petite femme adorable et j’étais sûr que ça allait arriver, la belle vie dont je rêvais. Je l’aimais autant que mon gros cœur le pouvait. Bon, il était pas si gros à l’époque, maintenant il doit être noyé dans la graisse, marche pas mieux pour autant.
— Et puis ? Qu’est-ce qui n’a pas fonctionné ?
— Sais pas… Enfin si, elle devait être trop bien pour moi. Elle était prof, bardée de diplômes, et moi j’étais rien, un bricoleur de bécanes, c’est tout. Je pense qu’il y a des gens qui ont su la persuader de laisser tomber. Aux vacances, elle est partie chez ses parents, comme d’habitude, et je trouvais ça normal. Mais… elle est jamais revenue. Elle avait tout prévu, changé de poste sans me le dire, déménagé, changé de portable. Disparue… Envolée. Je l’ai cherchée partout, même sur Internet, pas de trace récente, que des vieux trucs. ...