Yüko - Histoires de Sexe

Yüko

... euros.

— Ben, Yüko, qu’est-ce que c’est que ça ? Ça ne va pas, protesté-je ? Je n’en veux pas.

Comme elle éclate en sanglots, Mahoko m’explique :

— Chéri, tu viens de l’offenser gravement en refusant… Yüko, ne pleure pas, il n’a pas compris, c’est une question de culture, il ne faut pas te vexer ni lui en vouloir.
— Non, mais expliquez-moi ce cirque ! tonné-je, agacé de passer encore pour un rustre. D’où sort-elle tout ce fric et pourquoi veut-elle me le donner ? C’est du blanchiment ou quoi ?
— Mais non, mon amour. Ma sœur a vendu son appartement, devenu inutile puisqu’elle vit ici. En compensation, elle t’offre à toi, le maître de maison, la somme qu’elle a perçue pour l’autoriser à vivre sous ton toit. Refuser cette offrande faite avec respect et tout son cœur, c’est lui faire offense et lui signifier que tu ne veux plus d’elle chez toi. Si tu ne veux pas de la somme, tu acceptes le chèque et tu ne le touches pas.
— Merci pour le mode d’emploi. Mais elle pourrait parler, veuve d’un diplomate français, elle doit avoir l’habitude de nos mœurs, non ?
— Bien sûr, chéri, mais je crois surtout que Jean-Charles avait beaucoup vécu au Japon et que c’était plutôt lui qui avait adopté les coutumes japonaises.
— Ah, OK… Enfin, si je comprends bien, elle va vivre ici définitivement… Et si elle rencontre un mec, qu’ils fassent des enfants et tout, ce sera sous mon toit, enfin, notre toit ?
— Hélas pour elle, mais c’est mal parti, elle ne sort jamais, tu sais bien…
— ...

... Pardonnez-moi, Jérôme-San, mais j’ai cru que tous les hommes français connaissaient nos coutumes comme mon regretté mari.
— Ah, merci, Yüko, de vous exprimer enfin. À mon tour de demander votre pardon pour mon ignorance. Si vous voulez, on recommence tout à zéro… Voilà, j’accepte votre offrande et je vous en remercie. Mais si vous le voulez bien, je ne l’utiliserai pas. Cette somme est importante et peut vous permettre de vivre longtemps à l’abri du besoin.
— Je n’en ai pas besoin, je perçois régulièrement des sommes importantes de la part de l’État français et des assurances, et ce pour toute ma vie, sauf si je me remarie.
— Alors savez-vous ce que nous allons faire ? Mahoko et moi, nous aimons beaucoup la Normandie, vous aussi, je crois que cet endroit vous a plu. Eh bien, avec cela, nous y achèterons une maison de vacances où nous irons tous ensemble. Vous êtes d’accord ?
— Oh oui, Jérôme-San, ce serait merveilleux. Nous aimons la mer même si nous la craignons un peu. Mais si la maison est située bien haut sur les falaises, je crois que ce sera parfait.

Il n’y a plus qu’à… et aussi à se coltiner la belle-sœurad vitam aeternam et ça ce n’était pas prévu. Mais si elle n’est pas plus chiante que maintenant, ce sera supportable. Puisque Yüko ne sort jamais et qu’elle ne peut donc rencontrer qui que ce soit, j’ai l’idée d’inviter de temps en temps notre gros collègue Bill. Ça me permet de l’entretenir dans ses efforts à maigrir et mieux se vêtir, et puis c’est une crème. ...