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La vérité sur Paul, Sylvie et Annie
Datte: 09/07/2019, Catégories: fh, Collègues / Travail Oral pénétratio, Auteur: Zahi, Source: Revebebe
... vous jure que je n’ai pas fait exprès, dis-je d’emblée, car je cherche des circonstances atténuantes, puisque de toutes les façons je suis pris, me dis-je. — Ah bon, fait Colombo, qui porte une chemise verte en coton rayé, sans marque, sans cravate et sans veste, et qui semble surpris de mon aveu. — Oui, je vais tout vous raconter, fais-je, en cherchant à rester calme, à ne pas m’emporter, car tout m’est compté. — Allez-y alors, fait Colombo. — En fait, dis-je en baissant la tête, faisant la mine d’un contrit, il a voulu me, me…. — Oui ! te-e-e ? — M’embrasser, voilà, et je l’ai cogné. — Oh, cogné ! c’est peut-être pas le mot juste. — Je vous le jure. — Et alors ? fait Colombo, sec et énervé, un peu coincé, je trouve. — Il est tombé dans l’eau. — Oh l’eau ? Elle était plutôt rouge, cette eau, non ? — Je vous le jure commissaire, et j’ai essayé de le repêcher, dis-je en soupirant, ayant soudain peur. — Ah elle est bonne celle-là, le repêcher ! nasille le commissaire, le pédé, avec un accent de pédé à proscrire sur la terre et sur la lune, qui jusque-là surveillait sournoisement ce que disait Colombo, mettant ce dernier en une sorte d’examen. — Je vous le jure, mais, bon, j’ai paniqué et j’ai pris la fuite. — La fuite ? dit Colombo, un peu railleur, libéré de la pression de son pédé patron. — Oui, j’ai couru, dans Paris, et les jeunes m’ont poursuivi. — Couru dans Paris, et les jeunes vous ont poursuivi ? murmure Colombo, avant d’éclater de rire. Là j’ai ...
... franchement la trouille, j’ai l’impression de perdre le contrôle. — Oui, un arabe et un noir, et un blanc, fais-je à petite voix. — Ah, il y a un blanc aussi ! dit Colombo en pouffant. — Oui, et même une voiture de police, après. — Une voiture de police ! — Oui, à la rue Saint-Jacques. — Bon-bon-bon, c’est un peu loin, la rue Saint-Jacques de la rue de la Convention, non ? — J’ai réussi à m’échapper, mais tous les jours, tous les jours je pensais à me rendre, je voulais tout avouer, car je n’avais rien fait, dis-je en me sentant m’enfoncer dans l’inconnu, j’ai comme une envie de pleurer. — Bon-bon-bon, très, très bien, puisque vous paraissez bien coopératif, où est-ce que vous cachez le crocodile ? — Le crocodile ? — Oui, le crocodile, dit Colombo, d’une voix claire, en détachant bien les syllabes – cela me rappelle les cours de code de la route où l’on nous demandait de bien prononcer cro-co-di-le pour marquer une seconde – d’ailleurs où est-ce que vous l’avez trouvé, ce cro-co-di-le ? — Bon, écoutez, dis-je écœuré, je ne comprends pas ce que vous voulez dire, bon c’est vrai que je suis peut-être un peu naïf de ce côté-là, enfin, je ne suis pas trop second degré, si vous voyez ce que je veux dire, je ne comprends pas votre histoire de crocodile, vraiment, dis-je, alors que je sens un creux au ventre, et que ma vue commence à se brouiller. — Voilà la photo, pour mémoire, me dit Colombo. Il me donne une photo, qu’il sort de sa pochette, en couleurs, que j’observe ...