1. Lendemains


    Datte: 16/01/2024, Catégories: fh, couple, inconnu, copains, amour, caresses, confession, Humour rencontre, amouroman, Auteur: Mlle Fanchette, Source: Revebebe

    Je m’éveille tout en douceur dans la chaleur bienfaisante des draps. Je m’étire longuement dans la chiche lumière qui filtre à travers les persiennes. Dans l’air, une délicieuse odeur de café. J’entends quelques bruits étouffés dans la cuisine. Je me sens si légère et heureuse. N’ai-je jamais été si bien ?
    
    J’enfouis mon nez dans l’oreiller pour respirer à pleins poumons le parfum d’homme qui l’imprègne. Ce mélange indescriptible d’after-shave ou de savon à barbe mêlé à l’odeur intime, mais pas agressive, de celui qui le porte… Aucune parfumerie au monde ne proposera jamais ce cocktail unique et envoûtant.
    
    Par habitude, mes yeux dérivent vers le réveil.
    
    9 h 01
    
    Hou, la paresseuse ! D’un autre côté, j’ai envie de continuer à traîner au fond de mon lit… Je pourrais aussi aller retrouver mon amant. Hum, choix difficile !
    
    J’ai passé une soirée et une nuit magiques ! Moi qui pensais que ça n’existait que dans les romances. Pourtant, j’ai l’impression délicieuse d’avoir touché le ciel et d’en avoir rapporté des fragments d’étoiles avec lui, grâce à lui.
    
    Autant pour la règle du « jamais le premier soir ». Mais pour notre défense, votre Honneur, nous avions peut-être un peu bu, il est beau, il sent bon le sable chaud, semble si bien me comprendre, me correspondre… C’était lui et c’était moi, une évidence !
    
    Jamais je n’ai discuté aussi librement et naturellement avec quelqu’un. Jamais je n’ai vécu pareille complicité, intimité. De la magie pure ! Vive les contes de ...
    ... fées !
    
    Qu’importe si on me trouve naïve et sentimentale, je me sens si bien !
    
    Me redressant dans le lit sans quitter la chaleur douillette de la couette, je lance un joyeux salut. Le bruit dans la cuisine s’interrompt pour laisser place à une voix profonde et chaleureuse comme de la guimauve dans un chocolat chaud :
    
    — Bonjour, marmotte. J’ai presque fini, j’arrive ! Tu as bien dormi ?
    — Comme un loir ! Et toi ?
    — Pareil ! Ça faisait longtemps que je n’avais pas été aussi bien.
    
    Je ne peux pas m’empêcher de sourire béatement à cet échange d’une banalité confondante à travers les cloisons de mon petit appartement. Les bruits dans la cuisine ont repris, augurant une délicieuse surprise.
    
    — Tes enfants sont chez leur père ?
    
    Sa question me fait l’effet d’une bourrasque sur un château de cartes. Retour sur Terre, merci pour la balade en nuage.
    
    Seigneur, comment ai-je pu tout oublier à ce point ? Pas une fois dans la soirée, je n’ai parlé des enfants, je n’y ai même pas pensé. Il n’y avait que lui et moi ! Depuis huit ans que le grand est né, ça ne m’était jamais arrivé ! Mon Dieu ! Me voilà mère indigne !
    
    Et lui, que va-t-il en penser ? À tous les coups, il va se croire piégé, trompé ! Et comment l’a-t-il su ?
    
    Une tornade de questions tourbillonne dans ma tête, toutes écrasantes de doute et de culpabilité. L’oubli était une bénédiction temporaire, je me suis à nouveau senti femme avant tout, libre, désirable, vulnérable, confiante… Mais quel prix pour une ...
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