1. L'étalon aiguille (Tome 2) (5)


    Datte: 06/07/2019, Catégories: Transexuels Auteur: Sam Botte, Source: Xstory

    ... Profitant un peu de la situation, je posai ma main sur l’épaule de Céline et l’embrassai sur les joues en lui disant :
    
    — Bon, alors, on fait comme on a dit. A tout l’heure… Ciao, Bella !
    
    Tandis que je longeais le comptoir, je constatai que le garçon me matait sans retenue. Céline bredouilla un vague "Oui, c’est ça" à mon intention tandis que je murmurai en passant devant lui "Monsieur…".
    
    Alors que j’approchai de la porte, je sentis le poids de son regard qui allait et venait de la pointe de mes bottes à ma perruque en marquant un temps d’arrêt sur mon postérieur. J’avais la main sur la poignée quand il me demanda crânement "Et moi, j’ai pas droit à mieux que "Monsieur"? Elle est pistonnée, elle?".
    
    Avec un sourire au coin des lèvres, je lui répondis "Et oui, c’est comme ça ! Que voulez-vous, la vie est cruelle… Monsieur !" avant de quitter la boulangerie.
    
    J’étais aux anges. Non pas qu’un mec me draguotte, non, mais de savoir que je faisais vraiment illusion, que je marchais au rythme du cliquetis de mes talons aiguilles et que là, cet après-midi, je pouvais en jouir pleinement.
    
    J’ai souvent connu l’exaltation que peut procurer à certains hommes le fait de marcher dans la rue en portant des atours féminins, cette sensation unique engendrée par la menace d’être démasqué mêlée d’un obscur désir qu’un regard s’attarde trop, l’envie de "profiter" du bruit des talons sur le sol exacerbée par la crainte que quelqu’un d’autre l’entende aussi, le besoin de ...
    ... caresser le cuir d’un vêtement malgré la féminité de sa coupe qui tranche parfois avec celle de celui qui le porte
    
    ...
    
    Mais là, ce n’était pas pareil. Je savais qu’aujourd’hui je n’avais pas à craindre d’attirer les regards, surtout dans un monde où les gens voient mais ne regardent pas !
    
    Je revivais cette excitation différente, mais toute aussi intense, que Tiffanny et Phil m’avaient fait découvrir.
    
    De retour à la salle des fêtes, je me mis à fouiller dans les bacs ou sur les tables afin de trouver me trouver des hauts. Profitant de ce que son épouse était occupée à trier les habits posés devant nous, un homme d’une quarantaine d’années me bouscula ostensiblement en s’arrangeant pour frôler de la main le cuir que je portais. J’avais déjà remarqué que la présence de sa femme à ses cotés ne l’empêchait nullement d’observer ostensiblement et avec avidité "tout ce qui portait jupon".
    
    C’était là un problème que j’avais omis de prendre en compte : j’aime me travestir, certes, mais je n’ai pas la moindre pulsion homosexuelle. Et comme j’étais habillée relativement sexy, le regard de la plupart des hommes s’attardait sur moi depuis que j’avais quitté mon domicile. Lors de mes précédentes sorties travesties, je ne m’étais jamais retrouvé "seule" : j’étais toujours accompagné soit par Tiffanny, soit à la fois par Tiff’ et Philippe, ce qui repoussait naturellement les importuns.
    
    Je me retournai vivement et le fusillait du regard tandis qu’il jouait les innocents.
    
    — ...
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