1. Est-ce l'intention qui compte ?


    Datte: 15/11/2023, Catégories: Entre-nous, Hétéro Auteur: PP06, Source: Hds

    ... peur de croiser une connaissance. Passant devant une vitrine qui nous renvoie notre image, je réalise que je marche avec un inconnu, que nous allons baiser ensemble, c’est clair pour lui comme pour moi. Un éclair de lucidité, non, je ne veux pas tromper mon mari. Comment m’en sortir ? Jérôme se fait tendre, il essaie de me prendre par la taille, de m’embrasser, je le repousse gentiment, pas dans la rue. Quelques gouttes d’une pluie légère nous surprennent. Il en profite pour mettre son bras sur mes épaules, me serrer contre lui, pour me protéger bien sûr, mais j’aime quand il dépose un baiser dans mon cou. Le tonnerre gronde, une averse se prépare, nous accélérons le pas pour nous mettre à l’abri.
    
    A l’abri de quoi ? Il s’arrête devant un immeuble, je comprends que nous sommes arrivés, c’est chez lui. Devant la porte ouverte, j’hésite. Il me tend la main, le tonnerre se fait à nouveau entendre, sans réfléchir je le suis. Une fois la porte de l’immeuble passée, il me prend dans ses bras, nous sommes seuls, je ne lui refuse pas mes lèvres, un baiser enflammé qui me fait vibrer. Je redeviens jeune fille, mon premier baiser avec notre jeune voisin lorsque nous descendions les poubelles.
    
    Un coup de vent, la porte claque derrière nous. Ce claquement me ramène sur terre. Qu’est-ce que je fais là avec cet inconnu. Un homme que je connais à peine, que je n’aime pas. Je n’ai aucune envie de tromper mon mari. Je ne suis pas une bête de sexe à sauter sur tous les hommes qui me ...
    ... plaisent.
    
    Jérôme est déjà dans l’escalier… Il monte quelques marches, une main sur la rampe. De l’autre, il me tire vers lui comme dans certains films romantiques. Sauf que là, je lâche sa main, sans bouger :
    
    - Viens vite, me dit-il en souriant.
    
    Je reste figée, impossible de faire un pas de plus.
    
    - Viens, répète-t-il en me tendant la main.
    
    Je ne vois pas la tête que je fais, j’ai l’impression d’être en panique, je bafouille :
    
    - Non… Non, je ne peux pas… excuses moi…
    
    Je veux m‘enfuir, mais la porte de l’immeuble est bloquée. Comment l’ouvrir, impossible de sortir. Je suis piégée. J’entends ses pas qui descendent lentement les quelques marches qui nous séparent. Il est derrière moi, je sens son souffle, je devine ses bras, il va m’empêcher de sortir, il va vouloir m’embrasser de force.
    
    Je ne peux tout de même pas crier pour appeler au secours. Je me suis jetée consciemment dans la gueule du loup.
    
    Hypnotisée, je m’attends au pire. Il ne prononce aucun mot, je vois son bras qui s’avance près de moi, sa main atteint le bouton sur le côté de la porte, son doigt appuie, un déclic, la porte s’ouvre, je suis sauvée. Je m’élance en avant. Une fois sur le trottoir, malgré la pluie qui n’a pas cessé, je me retourne, il n’a pas l’air fâché, il me sourit, il a compris, un vrai gentleman :
    
    - Merci, dis-je dans un murmure.
    
    La pluie s’est mise à tomber plus fort. Je pars en courant dans la rue pour m’enfermer dans mon bureau. Dans le hall de l’immeuble, toute ...
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