Le certificat de conformité énergétique. Trois ans après
Datte: 24/10/2023,
Catégories:
Entre-nous,
Hétéro
Auteur: Arsenne, Source: Hds
Note de l’auteur.
La fin proposée à cette histoire a été très mal perçue par les lecteurs. Je me suis donc remis au clavier. Il me semble indispensable de lire les trois premiers chapitres pour comprendre ce dernier.
- Devine un peu qui m’a téléphoné ce midi ?
- Non. Et qui c’est ?
- Rayan, le type du certificat de conformité énergétique.
Chantal voit tout de suite que la pâleur qu’affiche le visage de son époux trahit clairement son désarroi. Elle en comprend immédiatement la raison : l’épisode de sa conduite pendant son déplacement professionnel à Genève est encore bien vivant dans sa mémoire. Il a beau rechercher une contenance, la surprise est entière et le choc émotionnel bien évident. Il tente de prendre un air détaché.
- Ah bon ? Il veut revenir établir un certificat de conformité. Un nouveau ? Le premier est obsolète ? Ou peut-être souhaite-t-il cette fois me rencontrer.
Sa réponse sonne faux. Il tente de retrouver son calme et le contrôle de ses émotions et cela n’échappe pas à Chantal.
Malheureuse de le savoir blessé, elle tente de le rassurer sans se rendre compte que ses propres mots sont mal choisis et sa réaction maladroite.
- Mais non, il venait simplement donner de ses nouvelles comme il prospecte dans notre commune. Rien d’autre, qu’est-ce que tu vas imaginer, gros béta !
Le « gros béta », qui se voudrait un mélange d’affectif et de plaisanterie tombe à plat ; il en est même ridicule. Évidemment le résultat s’avère contre ...
... productif et aggrave le mal être de son chéri et le sien. La situation est maintenant tendue et un lourd silence s’installe que chacun feint d’ignorer.
C’est lui qui répond d’une voix mal assurée légèrement tremblante simulant et reprenant à son compte le ton de la plaisanterie.
- Je n’imagine rien, moi, minaude t-il en se replongeant dans sa lecture.
- De toutes manières je lui ai fait sentir que je n’étais pas disposée à le revoir répond Chantal d’une intonation qu’elle veut péremptoire.
A peine ces paroles prononcées, elle se mord les lèvres, consciente qu’elle vient de se couper et de lui révéler le motif sous entendu de cet appel.
Elle reste interdite, incapable d’ajouter quoi que ce soit dans l’attente de sa réaction. Elle est immédiate et inattendue : il lève les yeux de son livre et braque son regard sur le sien sans dire un mot. Le silence est lourd, elle se sent perdre pied quand brusquement il reprend sa lecture, comme si de rien n’était.
Déstabilisée, elle file à la cuisine préparer le repas.
Le dîner et la fin de soirée s’écoulent sans reparler de cet incident. Mais elle sait que le ver est dans le fruit.
Dans le noir de leur chambre, allongée sur le dos, près lui, elle a les yeux fixés au plafond. Elle n’a pas osé l’entreprendre d’un câlin de crainte d’un refus.
- Tu dors, lui demande-t-il dans un murmure ?
- Non, lui répond-elle heureuse de voir la tension rompue.
- Est-ce que tu m’aimes ?
- Évidemment ! Comment peux-tu en douter ? ...