Un nouveau métier pour Alicia - Histoires de Sexe

Un nouveau métier pour Alicia

... la pauvreté. Maintenant, c’était autre chose. Elle allait se mettre à lire quand un ding indiqua un message. Elle se précipita vers l’ordinateur, le cœur battant. C’était bien un message suite à son annonce :

Alicia dormit mal. Le lendemain matin, elle descendit à la boulangerie, acheta une baguette et remonta tremper du pain dans son thé. Puis elle tenta de lire, mais c’était impossible, les mots dansaient devant ses yeux. Elle prit une douche, voulut se caresser, mais ça ne marcha pas. Elle s’épila soigneusement les jambes et ne laissa qu’un ticket de métro sur son pubis. Elle avait utilisé son dernier rasoir jetable neuf. Ensuite, de nouveau dans son lit, elle attendit que ce soit midi. Rien d’autre n’avait d’importance. Il était encore temps de tout annuler et de reprendre sa vie sage et misérable, mais elle savait qu’elle allait aller jusqu’au bout.« Au moins une fois », pensa-t-elle. Elle réfléchit à ce qu’il fallait demander à ce type de 54 ans. Cent euros lui semblait bien. Avec cent euros, elle pourrait tenir jusqu’à la fin du mois même si elle ne recommençait pas, et elle se refusait à se brader… Elle n’allait pas sucer un type pour vingt euros.

À midi douze, elle appela le numéro. Personne ne répondit. L’annonce du répondeur lui apprit qu’il s’appelait Serge. Elle ne laissa pas de message. À midi vingt, son téléphone sonnait.

— Allo ?
— Bonjour, vous avez essayé de me joindre ?

Elle aimait bien sa voix, simple, chaleureuse.

— Je suis la jeune ...

... étudiante qui a passé une annonce. Vous m’avez donné votre numéro.
— Ah oui, la petite qui espère que je suis un amant généreux. Tu es jolie ?
— Je ne sais pas, oui, les hommes le disent. Et je fais tous les trucs que vous aimez.
— Et comment sais-tu ce que j’aime ? Bon, 200 euros pour une heure, c’est généreux ?
— Oh oui, oui.
— Et où est-ce qu’on passe cette heure agréablement ?
— Ah, je ne sais pas. Chez vous ?
— Ah non, ma petite, pas chez moi. Je suis marié, tu sais. Tu es un petit extra, en fait.
— Parce que moi, je suis en résidence universitaire et c’est vraiment minuscule. Je n’ai qu’un petit lit de 90 de large.
— Oh là, tu es compliquée, toi. S’il faut que je paye un hôtel en plus… Tu es sûre que tu en vaux la peine ?
— On peut se rencontrer, Serge, comme ça vous verrez si je vous plais. Dans un café, par exemple.
— Comment tu sais que je m’appelle Serge ?
— L’annonce du répondeur. Alors, vous voulez me voir ?
— Oui, c’est une bonne idée. Café de la République, dans le centre, tu sais où c’est ?
— Oui, oui, tout le monde connaît.
— OK, alors, à midi, demain… et si tu me plais, on prend une chambre à l’hôtel de Londres, juste à côté, un peu miteux, mais pas trop cher. Ça marche ?
— Parfait, très bien. Comment on se reconnaît ?
— Moi, j’ai toujours Le Monde à la pause de midi. 54 ans, des lunettes, le journal, ça va ?
— À demain, Serge.
— Et toi, comment tu t’appelles, la petite souris ?
— Nadège.
— À demain, Nadège.

Le cœur d’Alicia battait à cent à ...