1. Un os avant la noce


    Datte: 03/10/2023, Catégories: Entre-nous, Hétéro Auteur: Briard, Source: Hds

    ... devoir que Clem n’avait pas assez vite fait pour Petit Jo, mais jamais au point de se brouiller.
    
    Leurs liens d’amitié étaient solides comme le rock.
    
    Un soir, au sortir du collège, alors qu’ils avaient douze ans, quatre petits merdeux, c’est comme ça que Petit Jo, qui n’avait jamais sa langue dans sa poche, les avaient traités pour une histoire de fille prise à l’un d’eux, les attendaient à la sortie.
    
    Deux-trois poignées de coups de poings furent échangées et les quatre commençaient à prendre le dessus lorsqu’un garçon, plus grand et surtout plus costaud que tous, se joignit aux deux agressés et commença à distribuer des châtaignes, comme il se plut à les appeler, faisant rapidement le vide autour d’eux.
    
    Ils le remercièrent chaleureusement, se serrèrent la main et firent aussitôt ami-ami.
    
    Nounours, comme l’appela, non sans crainte la première fois Petit Jo, était dans leur classe, mais, si timide et discret, qu’ils n’avaient pas prêté attention, ni à sa personne, ni à la puissance qu’il dégageait.
    
    C’était une force de la nature. Une tête de plus que la moyenne de cet âge-là, des épaules de déménageur et des bras gros comme des jambons.
    
    Sa puissance et sa timidité faisaient qu’il n’avait pas d’amis et se sentait isolé, voir certains jours, rejeté, par le reste de la classe et la plupart des garçons de son âge.
    
    Il avait redoublé son CP car un peu en retard sur la prononciation de certains mots, doublé d’une dyslexie catastrophique au moment de ...
    ... l’apprentissage de la lecture et de l’écriture, pourtant, à treize ans, il avait déjà de la moustache et une barbe fine, mais rousse et donc très visible, et, pour couronner le tout, déjà une poitrine bien velue.
    
    Il envisageait même de devenir maçon, sachant que dans cette branche au moins, sa force naturelle ne lui jouerait jamais des tours.
    
    C’est Clem qui le surnomma définitivement Nounours, car Nour, « ça ne le faisait pas » et, osa-t-il un jour où son pote était bien luné, c’est la première fois qu’il voyait un magrébin roux !
    
    Ils s’étaient trouvés. Ils étaient complémentaires ; Clem, le Bon, Nounours, la brute et Petit Jo, le truand ? pareils à ce film qu’ils étaient allés voir au ciné un dimanche après-midi et qui leur avait été comme une révélation, ils commencèrent à imaginer toutes sortes de tours pendables, histoire de rigoler un peu.
    
    Ils traversèrent l’adolescence, se soudant chaque jour un peu plus, leur amitié indéfectible et leur complicité leur valant d’être surnommés les Inséparables.
    
    En affaires amoureuses, ils étaient d’un respect total, se jurant que, jamais au grand jamais, ils n’oseraient quoi que ce soit, si le pote tenait à une fille.
    
    En revanche, quand il s’agissait de « déconnade amoureuse », il leur était arrivé de se partager la même fille au cours de la même soirée.
    
    Une fois même, c’est Petit Jo qui ramena une Anglaise, en vacances avec ses parents dans le coin et qui leur déclara :- J’ai choppé une gonzesse, une anglaise. Bon, d’accord, ...
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