Histoire des libertines (13) : Isabelle, la louve de France.
Datte: 04/07/2019,
Catégories:
A dormir debout,
Auteur: Olga T, Source: Hds
... personnelle.
Femme d'un seul grand amour, Isabelle n'est en apparence pas une hypersexuelle. Encore que la façon dont elle s'est comportée envers ses belles-s?urs dans l'affaire de la Tour de Nesle permet de mesurer l'immense frustration d?une reine qui en veut à Marguerite de Bourgogne de connaître ces plaisirs dont elle-même est privée et dont, au fond d'elle-même, elle a tant envie. On peut penser qu'elle est une hypersexuelle refoulée, profondément frustrée, ce qui explique, sans justifier, sa jalousie envers ses belles-s?urs et sa cruauté.
Cela est confirmé par la façon dont elle s'est offerte à Roger Mortimer et qu'a si bien raconté Maurice Druon dans le tome qu'il lui a consacré dans sa série des Rois Maudits.
La liaison d'Isabelle et de Mortimer fut relativement brève, un peu plus de quatre ans, mais intense, comme si la jolie reine voulait rattraper le temps perdu, à un âge, trente ans, où, à cette époque, une femme, fut-elle reine, était proche de la vieillesse. Elle fit scandale car leur liaison était de notoriété publique. C?est d?ailleurs dans la chambre de la reine que fût arrêté Mortimer en novembre 1330 et il fallut l'arracher des bras de son amante.
On ne peut naturellement transposer les situations et les mentalités. On peut seulement regretter, car l'histoire en aurait été bouleversée, que les protagonistes n'aient pas une toute autre mentalité.
On se plait à rêver qu'Edouard II, en particulier du fait de sa préférence manifeste pour les ...
... hommes, ait encouragé sa belle épouse à prendre des amants et à apaiser son envie de mâles qui la consommait et qu'elle n'assouvira que tardivement dans la couche de Roger Mortimer. Il aurait fallu qu'Edouard II soit candauliste, mais ce n'était pas dans l'air de ces temps-là.
Si Isabelle, au lieu d'être jalouse des amants de son époux, avait pu comprendre, encouragé et accompagner cette préférence, cela aurait tout changé également. Ayant moi aussi un époux bisexuel, je l'ai encouragé à passer à l'acte et à assumer cette part de sa sexualité. J'ai déjà eu l'occasion de dire tout le plaisir que je ressens quand je peux assister aux ébats de Philippe avec un homme. Voir deux hommes faire l'amour, c'est si beau et c'est particulièrement excitant quand l'homme qu'on aime assume, devant sa femme, sa part de féminité. Oui j'adore quand un mâle vigoureux possède devant moi mon homme et voir le plaisir monter sur son visage, jusqu'au moment où il jouit, comme une femelle.
Hélas, les mentalités de l'époque ne concevaient ni le candaulisme, ni la tolérance envers la bisexualité, en particulier masculine.
Cela aurait-il permis d'éviter la guerre de cent ans à laquelle a puissamment contribué la louve de France, notamment par son rôle dans l'affaire des brus de Philippe le Bel, laquelle a débouché sur la « loi salique » excluant les femmes du trône de France et même du droit à y prétendre par filiation (situation d?Edouard III, fils d'Isabelle) ? Sans doute pas, car il y a bien ...