1. Mon jules, et puis Jim


    Datte: 04/07/2019, Catégories: fh, hh, fhh, collection, amour, Voyeur / Exhib / Nudisme Masturbation fdanus, hdanus, lettre, Auteur: surprises, Source: Revebebe

    Tu es revenu du bout du monde efflanqué, le cœur tout cassé sous la chemise africaine.
    
    Le regard plus noir encore qu’avant ton départ. En colère contre toutes les femmes du monde, et celle-là en particulier. Nous t’avons ramené à la maison, écouté, dorloté. Tu as repris doucement du poil de la bête. Je t’observai : un abricot sec, doré, amaigri par tes années de vadrouille. J’avais envie de glisser ma main là, sous la tunique, caresser jusqu’à ce que disparaisse ta souffrance.
    
    Et puis tu as refait surface. On s’est remis à rire, tous les trois, à vivre ensemble. Incertain, et d’autant plus solide, le fil de notre amitié se tissait de nouveau.
    
    On s’est grisés de dîners prolongés en nuits blanches - à discuter sans fin, à s’effleurer "par hasard", à ne pas se lâcher des yeux. Mon ventre pris de spasmes quand tes doigts se posaient sur moi, sous la table, comme avant : notre petit secret. On sortait faire la fête, trois gamins hilares, fous, inséparables. Le tourbillon de nos vies. « Jules et Jim »
    
    Je vous demandais si la minuscule robe d’été m’allait bien, la plus courte, la plus chiffonnée, la plus fleurie. En plein hiver.
    
    — Si, si, ça te va bien, me répondiez vous, spontanément complices.
    
    Le soir, il fallait se séparer. Pour nous la chambre, toi au salon.
    
    Absurde. Frustrant. Douloureux.
    
    A force de se tourner autour de plus en plus près, j’ai fini par avoir le tournis, le vertige. Et je lui ai dit, avouant le tourbillon que je ressentais.
    
    Il y a eu ...
    ... ce silence et puis comme une bombe a explosé : il ne pensait pas être excité par les hommes.
    
    Sauf par toi.
    
    On a décidé que je te parlerai. Je t’ai dit, les yeux dans ma tasse de café, que nous t’aimions. Que j’avais envie de toi, qu’il me semblait que bon, enfin, réciproquement, et puis que lui aussi. Tu as dit :
    
    — Oui… bien sûr. C’est une évidence. Mais quand même, c’est pas évident…
    
    Ce soir-là, on s’est couchés tous les trois. Malaise. J’ai souri intérieurement : je vous trouvais charmants, avec cette pudeur de jeune fille commune à vous deux : comme vous avez été rapides à réfugier sous les draps la pudeur de vos corps impudiques, et jumeaux ! Quel dommage…
    
    Je me suis glissée entre vous. Je ne sais plus comment la glace s’est rompue. Je vous ai embrassés tour à tour, lentement, longuement, dans la nuit profonde.
    
    J’avais un peu peur. J’avais envie. Je t’aimais. Je l’aimais. Je vous aimais. Le cœur à l’essoreuse. Mon désir de vous unir… une utopie ?
    
    Ta main sur mon sein. La sienne, effleurant le téton opposé. Tout à coup, tout paraît facile et léger. Tu inclines ta nuque vers ma poitrine, lui se love contre moi.
    
    Vous étiez muets. Mais vos doigts marionnettes me racontent une histoire, vos mains prennent la parole. Et moi, je m’empare de vous.
    
    Vos bouches se posent. Je vole. Et puis je sens cette tension. Vous me caressez, mais vous ne vous touchez pas. Je me dis : « dommage »
    
    Dans le noir je sais que vos regards s’évitent, aussi loin que possible ...
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