Un voyage en train
Datte: 30/06/2019,
Catégories:
fh,
hplusag,
hotel,
caférestau,
voyage,
train,
noculotte,
Oral
pénétratio,
fsodo,
conte,
Auteur: Anne Honyme, Source: Revebebe
Il est tôt ce matin, lorsque vous prenez place dans ce train encore froid, parce qu’il vient juste de sortir du hangar dans lequel il est resté toute la nuit. Peu vous importe, vous portez votre veste d’hiver. Votre état somnolent ne vous fait pas faire la différence entre l’extérieur et l’intérieur du train. Vous avez quitté votre appartement alors que le soleil se levait entre les immeubles de votre quartier. Vous êtes monté dans un taxi, vous avez composté votre billet, vous vous êtes dirigé vers le quai et êtes monté dans le train presque machinalement. L’habitude aidant vous connaissez tous les recoins de la gare. Vous croisez quelques visages connus : le chef de gare, la guichetière qui semble vivre ici. À chaque fois que vous partez en mission, c’est elle qui vous délivre le précieux sésame vous permettant de vous installer dans ce train silencieux, encore sombre et vide.
Vous êtes parmi les premiers à vous installer. Vous voyez passer devant votre place assise, dans ce wagon, toutes sortes de gens. Les businessmen pressés, les mères de famille quittant le foyer tôt pour être à l’heure ce soir pour chercher les enfants à la sortie de l’école, les étudiants fatigués qui écoutent la musique d’un lecteur MP3 dernière génération dans un casque énorme non sans rappeler ceux que leurs parents devaient porter dans les années 80.
Et puis, à la fin de ce défilé de personnes, vous remarquez l’entrée d’une frêle jeune femme. Elle doit avoir entre 25 et 30 ans. Ses cheveux ...
... châtain foncé à peine ondulés tombent en cascade sur ses épaules, sa doudoune blanche l’enserre et ne permet pas de dévoiler ses formes. Elle porte un pantalon noir serré et des bottines basses avec un talon assez haut. Vous avez du mal à définir la hauteur du talon mais vous vous posez la question : « Comment fait-elle pour tenir debout et marcher avec ce genre de chaussures ? »
Le train s’est rempli de voyageurs, il ne reste que peu de places assises. Le hasard veut qu’elle s’assoie juste face à vous, dans un des deux sièges, placés l’un en face de l’autre. Vous êtes ravi de ce hasard mais ne le faites pas savoir ; aucun sourire sur votre visage, aucune fébrilité montrée dans vos gestes.
La jeune femme vous adresse soudain la parole :
— Excusez-moi, monsieur, cette place est prise ?
Très naturellement vous répondez :
— Non, non pas du tout, je vous en prie.
Et elle procède. Elle place sa petite valise dans les rangements prévus à cet effet au-dessus des fauteuils du wagon et s’assoit. Elle pose son sac à main à côté d’elle et commence à feuilleter son magazine féminin. Vous observez les gens s’installer autour de vous. Le train a démarré et la gare commence à s’éloigner. Vous voyez les immeubles et les maisons alignés le long des voies ferrées, et puis le début de la campagne s’annonce. Vous voilà parti pour un long voyage de trois à quatre heures. Ça ne paraît rien, mais en train ce trajet semble toujours durer une éternité. Vous sortez de votre petit sac ...