1. Mâle reproducteur (5)


    Datte: 29/06/2019, Catégories: Erotique, Auteur: yug0lit0, Source: Xstory

    ... visite. Bon sang, quelle vie !
    
    Je commençais à me faire vieux et ça se sentait. Au niveau cul, je n’avais plus les capacités de faire quoi que ce soit. En même temps, j’estime en avoir fait largement ma part. Mes fils aussi étaient revenus du, ou plutôt, des centres de reproduction et mes petits-fils avaient déjà commencé à y aller. Au vu de l’évolution démographique, ce serait sûrement la dernière génération à participer à tout ce bazar. En Europe, on s’en est bien sorti. En Afrique, ils ont su tirer leur épingle du jeu, car, selon les cotations qui existaient, le sperme africain était très bien coté. Tout le contraire des Américains depuis le scandale avec leur soi-disant médicament miracle, la Vegemite. Au niveau mondial, ceux qui s’en sont vraiment sortis, c’était les Australiens. Moins touchés que les autres par le fléau, ils ont pu se développer jusqu’à devenir une puissance économique équivalente aux USA avant que tout ce bordel n’arrive. En Asie, la soi-disant menace du péril jaune n’existe plus.
    
    L’Inde et la Chine n’avaient plus la même densité de population. En Corée du Nord ... et bien, elle n’existe plus. A la mort de leur pseudo dieu vivant reproducteur, une révolte de la population contre ce qui restait de l’armée a enfoncé la frontière. Aujourd’hui, ils sont dans la même position que l’Allemagne en 1989, à la chute du mur de Berlin. Bref une situation pas évidente.
    
    Au fur et à mesure des années, on s’est retrouvé avec mes collègues. Mais c’était pour ...
    ... l’enterrement des uns et des autres. Le plus éprouvant fut bien sûr celui de mon beau-père et ami, ancien collègue Raoul. Mine de rien, il s’était accroché jusqu’à cent trois ans, mais a succombé à un cancer. Vous imaginez bien que dans la condition qui était la nôtre, impossible d’organiser un tel événement en petit comité. A chaque cérémonie, les enfants et petits-enfants qu’ils soient officiels ou officieux bloquaient la circulation, tellement il y avait foule.
    
    Là, je suis cloué sur mon lit. Je suis vieux, malade et sûrement le prochain à passer l’arme à gauche. Ça fait presque trois semaines que des gens se relaient pour me voir. Pour beaucoup, ils ont soixante, soixante-dix ans presque même quatre-vingts. J’ai eu du mal à reconnaître les premiers avant de comprendre que c’était ceux que j’appelais mes rejetons. Comprenez par là, les enfants que j’ai conçus au centre et qui, pour la plupart, n’ont jamais osé m’approcher. Même si je n’avais jamais rien ressenti pour eux, ça restait émouvant. Ils m’ont tous remercié, tous. En même temps, sans moi et mes couilles, ils ne seraient pas là. Souvent accompagnés de leurs propres enfants, on pouvait voir une ressemblance avec les miens.
    
    Voilà, c’était l’histoire de ma vie. Certains penseront que j’ai eu de la chance de gagner ma vie en couchant, moins je ne crois pas. Même si je suis fier de ma famille, j’ai toujours en tête la mort de mon père sur son lit d’hôpital. Très honnêtement, je pense que j’aurais préféré galérer ...