L'apprentie - Histoires de Sexe

L'apprentie

... refuse que j’aie le moindre contact avec un homme, sauf si ce dernier m’épouse, lui dis-je, en me raidissant de nouveau dans ses bras, ce qu’il sentit aussitôt.
— Écoutez, arrêtons cette danse et venez sur le balcon boire une coupe de champagne avec moi. J’ai vraiment de sérieuses questions à vous poser. Et ne cherchez pas votre mère du regard comme ça, mademoiselle Ludivine : vous êtes majeure, et n’avez aucun compte à lui rendre !

J’admis qu’il avait raison, et nous sortîmes sur le balcon qui donnait sur un grand jardin sombre d’où montait la fraîcheur de la nuit. Là, Vladim me fit passer une sorte d’examen en règle, me questionnant sur mon éducation, mon milieu, mes goûts… Je lui répondais sincèrement, car je sentais que je l’intéressais de plus en plus, et je voyais bien qu’il tombait des nues, quand je lui confirmais que non, je n’avais jamais connu d’homme, à peine embrassé un ou deux garçons au patronage sans même que cela ne me plaise, et surtout que le sexe ne m’intéressait pas du tout…

— Tu te caresses au moins ? me demanda Vladim, passant du « vous « au « tu » en même temps qu’il me regardait de haut en bas.
— Que voulez-vous dire ? lui demandai-je, surprise, car je ne comprenais pas sa question…
— Tu ne sais pas ce que c’est que se masturber ? répéta-t-il, me regardant avec des yeux agrandis par l’étonnement… Je rougis pour toute réponse : non, je ne savais en fait rien du tout…
— Il faudrait donc tout t’apprendre, poursuivit-il, l’air rêveur. Car je ne ...

... crois pas une seule seconde que tu sois frigide – tu as un corps fait pour l’amour, tu es toute entière faite pour l’amour – et tu vois, rien qu’à danser avec toi, et malgré le sac qui te sert de chemisier, j’ai deviné que tu dois avoir des seins bien plus gros que ce que tu ne montres. Quant à tes hanches… Mais ce serait une folie que tu continues comme cela, sans connaître l’homme !
— Je vous jure que je ne ressens aucun désir. Je vois bien que les autres filles éprouvent des émotions, elles rougissent et frémissent – mais moi je crains bien que, toute ma vie, je resterai froide. En dansant avec vous, j’ai eu du plaisir – mais c’était le plaisir de la danse, mon corps ne frémissait pas. Et pourtant, je vous avoue que vous êtes merveilleux… Hélas, je crois bien, Vladim, que je ne ressentirai jamais rien – pas même avec mon mari, si jamais un malheureux voulait épouser une fille aussi étrange et peu faite pour l’amour que moi !
— C’est ce que nous allons voir !

Et Vladim, me prenant par le bras presque brutalement, me fit rentrer, traverser de nouveau la pièce (et tous les gens qui étaient là nous regardaient, étonnés), et enfin, à mon infinie surprise, demanda ma main à ma mère dès qu’il fut devant elle !

Celle-ci balbutia :

— Mais enfin, ma fille est pure et ne peut épouser quelqu’un comme vous… qui êtes connu pour votre réputation épouvantable.

Alors sans presque savoir ce que je disais, je répliquai :

— Eh bien pourtant, mère, je vais épouser Vladim, que ...